SOUVERAINETE : LA NUMERISATION DU FICHIER D'ETAT-CIVIL

SENEGAL CHALLENGER

Le magazine radiophonique de CREDO FM

Diffusé le 01/04/2023

Sur Radio Sénégal International - 92.5 FM

CONTEXTE DE L’EMISSION

Le premier acte de souveraineté d’un pays est de compter ses troupes et identifier ses citoyens. C’est à partir de cette cartographie que les pouvoirs publics sont en capacité d’élaborer des politiques efficientes et pérennes.

Au Sénégal, le débat reste circonscrit au recensement de la population et à la refonte du fichier électoral qui restent en perpétuel renouvellement, alors que la mise à jour du fichier d’état-civil et surtout sa numérisation sont des préalables incontournables qui garantiraient une base de projection répondant aux exigences des politiques publiques.

Deux éminents experts, Pr Abdoullah CISSE et M. Mouhamed Tidiane SECK nous livrent ici leur vision sur les enjeux et la méthode.  


Pr. Abdoullah CISSE

Pr Abdoullah CISSE

 

Abdoullah CISSE, est avocat au Barreau du Sénégal (Associé fondateur de B&C – Bitèye & Cissé, Association d’avocats). Expert international en légistique et en politiques publiques, il est spécialisé en cyberdroit et en droit des affaires. Agrégé des facultés de droit, il est professeur titulaire des universités. Il intervient également en qualité d’arbitre et médiateur et anime pour le compte des organisations des ateliers de transfert de compétences en intelligence juridique et stratégique. M. CISSE a conduit plusieurs réformes en Afrique pour le compte d’Etats (notamment le Sénégal, le Mali, la RDC, la République du Congo, le Gabon etc.) ou d’organisations régionales (UEMOA, OHADA, CEDEAO, Union africaine, CEEAC-CEMAC) dans divers domaines (technologies de l’information et de la communication, justice, économie, affaires, énergie, environnement, santé, éducation). Il a été doyen de la faculté de droit de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et premier Recteur de l’Université Alioune Diop de Bambey. Affiliation scientifique : • Membre titulaire de l’Académie Nationale des sciences et Techniques du Sénégal ; • Membre associé de l’Institut de droit international ; • Membre de la Société de Législation Comparée ; • Membre du Conseil scientifique international de la Fondation pour le Droit continental, • Membre du Comité directeur de Institut international de Droit d’Expression et d’inspiration Françaises.

Mouhamed Tidiane SECK 

-      Enseignant-Chercheur à la retraite,

-      Ancien Chef du Département Informatique de l’ESP

-      Ancien Directeur des systèmes d’informations de l’UCAD

-      Ancien Directeur Général de l’ADIE

Il a une carrière très diversifiée :

·        D’abord dans l’enseignement et la recherche,

·        Puis dans l’administration universitaire,

·        Puis dans l’administration centrale comme DG de l’ADIE,

·        Puis dans le secteur privé comme Directeur Associé du cabinet de conseil Performances Group.

·        Aujourd’hui il fait principalement du coaching de dirigeants d’entreprises et de jeunes développeurs.

il a piloté la création, l’organisation et la mise en place opérationnelle de l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences du Gabon.  

Il a coordonné l’élaboration et la rédaction de la Stratégie Nationale du Numérique au Sénégal (SN2025).

Pour le compte du gouvernement Togolais, il a dirigé la mission d’élaboration des cadres institutionnels, juridiques et les plans de démarrage de l’Agence de l’Informatique de l’État (AIE), de l’Agence Nationale de Cyber sécurité (ANC) et de l’Instance de Contrôle et de Protection des Données à Caractère Personnel (ICPDCP).

Ces 5 dernières années ont été en partie consacrées au développement de divers projets dont le projet APHIA, un outil digitalisation des postes et centres de santé en zones péri-urbaines et rurales, ainsi qu’un projet de déploiement d’un réseau IOT (LoraWan) au Sénégal.

 Ses domaines de prédilection actuels sont la transformation numérique, la cybersécurité, la blockchain, le Web décentralisé et l’IoT (internet des objets).

SOUVERAINETE : LA PROTECTION DES DONNEES PERSONNELLES

SENEGAL CHALLENGER

Le magazine radiophonique de CREDO FM - Le Réseau Social Engagé

Diffusé le 8 avril 2023

Sur Radio Sénégal International - 92.5 FM

CONTEXTE DE L’EMISSION :

La protection des données personnelles est un des enjeux majeurs de notre époque marquée par la numérisation tous azimut. Le Sénégal est partie prenante des conventions internationales qui régissent cette question, et sous la gouverne de la Commission Nationale pour la Protection des Données Personnelles – CDP, a mis en place une stratégie de sensibilisation et de contrôle des données personnelles en direction des entreprises et des citoyens.

Entre déclarations obligatoires pour les entreprises et plaintes des citoyens auprès de la CDP, la culture de la protection des données à caractère personnel se consolide au Sénégal, contribuant ainsi à son insertion dans la civilisation de l’Information.

Avec comme invités :

-Pr. Mamoudou NIANE – Secrétaire Permanent de la Commission de Protection des Données Personnelles - CDP,

-Mme Khoudia GUEYE NDOYE – Directrice des Infrastructures et des Systèmes d'Information de l'Université Numérique Cheikh Hamidou Kane du Sénégal - ex Université Virtuelle du Sénégal - UVS.


Conducteur de l’émission:

Pr Mamoudou NIANE - CDP :

03’ 47” : La protection des données personnelles au Sénégal : genèse;

14’ 12” : L’implantation de la protection des données personnelles en entreprise au Sénégal;

22’ 58” : Le modus operandi de la protection des données personnelles;

27’ 27” : Les points d’amélioration et les recommandations;

32’ 07” : Comment les citoyens peuvent-ils saisir la CDP ?

Mme Khoudia Guéye NDOYE - UNCHK - ex UVS :

36’ 54” : Développer la culture de la protection des données personnelles ? L’expérience des milieux académiques

SOUVERAINETE PHARMACEUTIQUE : TERANGA PHARMA RELEVE LE DEFI

SENEGAL CHALLENGER

Le magazine radiophonique de CREDO FM - Le Réseau Social Engagé

Diffusé le 1er avril 2023

Sur Radio Sénégal International - 92.5 FM

CONTEXTE DE L’EMISSION

La pandémie du Covid-19 a mis en lumière l’impérieuse nécessité pour les Etats de reprendre le contrôle de la production des médicaments destinés à leurs populations, afin de ne plus être dépendants des importations. Ce challenge a été relevé au Sénégal par des professionnels de la pharmacie qui, à l’initiative du Dr Mouhamadou SOW, se sont regroupés pour créer Téranga Pharma, un label répondant aux standards de qualité internationaux, et qui a l’ambition de répondre aux exigences du marché national et régional.

Financé par un capital entièrement sénégalais, Téranga Pharma entend exploiter des molécules à bas prix afin de porter les médicaments au niveau de la bourse des populations, développer la connexion avec la médecine traditionnelle et la pharmacopée, stimuler la culture de la souveraineté pharmaceutique à travers la prescription responsable, le conseil responsable et la consommation responsable, afin d’assurer une autonomie pharmaceutique à l’horizon 2030.

Dr Mouhamadou SOW - DG de Téranga Pharma


Dr Mouhamadou SOW - Promoteur et Directeur Général de Téranga Pharma :

La pandémie du Covis-19 a mis en évidence l’urgence absolue pour les Etats du tiers-monde de reprendre en mains la fabrication de leurs médicaments stratégiques, gage de souveraineté pharmaceutique,

Téranga Pharma est un défi industriel, technologique, scientifique, financier et patriotique car partant d’une production actuelle couvrant moins de 5% de la consommation locale, notre ambition est de couvrir 90% des besoins des populations à l’horizon 2030,

80% des revenus tirés de l’industrie pharmaceutique repartent à l’étranger. Notre ambition est de faire homologuer d’ici 2030 75 molécules couvrant 90% des besoins du Sénégal en médicaments,

Nous voulons démontrer que le Sénégal est capable de relever le défi de la souveraineté pharmaceutique avec un capital exclusivement national, et faire de Dakar un hub régional à l’horizon 2026,

A travers la prescription responsable, le conseil responsable et la consommation responsable, nous invitons les acteurs de la chaîne de valeur à un concept novateur, condition sine qua none pour garantir la disponibilité et la baisse de coûts des médicaments, par une économie d’échelle: c’est investir sur nous-mêmes pour mieux subvenir à nos besoins de santé,

Nous entendons développer les plantes médicinales et la pharmacopée traditionnelle pour trouver des réponses pérennes aux maladies chroniques non transmissibles telles que le diabète et l’hypertension,

Nous avons des attentes fortes vis-à-vis de l’Etat, qui nous a déjà apporté un précieux soutien:

-Renforcer les acteurs locaux par le développement de la sous-traitance,

-Instaurer la primauté de la prescription sur les médicaments produits localement,

-Donner la priorité à la production locale dans les commandes de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement,

-Etablir une ligne de crédit au niveau du FONGIP pour financer l’extension du secteur pharmaceutique.

La réussite de Téranga Pharma fera école et contribuera à décomplexer bien des secteurs d’activités tels que les industries, le tourisme, les services qui jusqu’ici, subissent la domination du grand capital et des majors internationaux.

LA STRATEGIE D'INDUSTRIALISATION DU SENEGAL

L’ENTREPRISE CITOYENNE

Le magazine radiophonique du Conseil National du Patronat

En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer 

Diffusé le 21/08/2021

Sur Radio Sénégal International - 92.5 FM

CONTEXTE DE L’EMISSION

Le Sénégal a élaboré une nouvelle stratégie d’industrialisation basée sur la consolidation des secteurs traditionnels, et la promotion de nouveaux secteurs émergents tels que le pétrole et le gaz, l’industrie pharmaceutique, et l’industrie du numérique.

Cette nouvelle orientation a été définie selon une démarche participative et doit répondre aux défis de la souveraineté économique, alimentaire et sanitaire, tout en prenant en compte les enjeux et conséquences de la pandémie du Covid-19 et le développement durable.

-        Comment les entreprises industrielles comptent-t-elles tirer avantage de cette stratégie pour renforcer leur compétitivité et leur durabilité ?

-        Comment les structures d’appui à l’entreprises envisagent-t-elles de répondre à ces nouveaux challenges ?

Réponses dans l’émission.

 

CONDUCTEUR DE L’EMISSION :

00’ 18” - Introduction

02’ 15” - M. Ibrahima SONKO - Directeur des Stratégies Industrielles - Ministère du Développement      Industriel et des PMI,

18’ 06” - M. Cheikh Bamba FALL - Président du SPIS, 

26’ 44” - M. Pierre NDIAYE - PDG de Yaourt Jaboot, membre de l'UPIC, 

33’ 40”  - Mme Fatou Dyana BA - Directrice Générale du Bureau de Mise à Niveau,                                              

49’ 31” - Conclusion                                              

50’ 23” - Générique

50’ 59” - Fin

ANNONCE DU CNP

Le Conseil National du Patronat - CNP vous donne rendez-vous samedi 21 août 2021 de 11h à 12h sur Radio Sénégal International - RSI 92.5 FM pour son émission radiophonique "l'Entreprise Citoyenne", produite en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer.

Thème : La stratégie d'industrialisation du Sénégal

Avec comme invités :

- M. Ibrahima SONKO - Directeur des Stratégies Industrielles - Ministère du Développement Industriel et des PMI,

- Mme Fatou Dyana BA - Directrice Générale du Bureau de Mise à Niveau, 

- M. Cheikh Bamba FALL - Président du SPIS, 

- M. Pierre NDIAYE - PDG de Mamelles Jaboot, membre de l'UPIC.

Pour tout savoir sur la stratégie d'industrialisation du Sénégal, rendez-vous samedi 21 août 2021 de 11h à 12h sur Radio Sénégal International - RSI 92.5 FM,

Avec le CNP.

INCIVISME ROUTIER DANS LE MACKY

INCIVISME ROUTIER DANS LE MACKY

Dis-moi comment tu (te) conduis, je te dirai qui tu es !

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L’exception sénégalaise :

Il est de bon ton de considérer le Sénégal non pas comme un pays à part entière, mais comme un pays entièrement à part.

Ainsi, les problèmes qui ont trouvé des solutions pérennes à travers le monde font ici l’objet de débats sans fin. C’est le cas de la circulation routière qui, fruit de l’urbanisation galopante et de l’émergence des classes moyennes, draine quotidiennement des torrents de véhicules dont la logique de fonctionnement défie le bon sens et illustre la théorie des rats :

- Isolés, ce sont des animaux sans histoires,

- Mis en communauté, ils laissent apparaître des signes d’organisation, voire d’intelligence,

-Plus ils se reproduisent, et plus cette organisation se perfectionne, jusqu’au seuil de surpopulation où ils s’entre-dévorent, revenant à l’état sauvage.

Le principe de base sur lequel se fonde la mobilité routière est que la route appartient à tout le monde, et elle doit être partagée en responsabilité, chacun prenant soin de l’outil et de son environnement. Il semble qu’au Sénégal, nous ayons pris le parti de considérer que la route n’appartient à personne, dès lors chacun y fait ce qui lui plait, en toute impunité.

Et ceux qui sont sensés veiller à l’harmonie du système sont souvent les premiers à lui porter des coups, soit par un usage abusif de leurs prérogatives, soit par une démission face à leurs responsabilités.

Les 10 péchés capitaux :

Le catalogue des « bonnes pratiques » est quasiment sans limite :

-La voie : On choisit son couloir selon sa sensibilité politique, donc majoritairement à gauche, et en changer reviendrait à se renier. Plutôt crever ! En revanche, s’il y a quelque espace ou intérêt à glaner à droite, on peut s’autoriser une incursion furtive, quitte à se rabattre sur un innocent ;

-La vitesse : Elle est définie par l’état d’esprit du conducteur sans tenir compte du panneautage et de son environnement. Cette remarque concerne particulièrement ces conducteurs de transports en commun âpres au gain, qui n’hésiteraient pas à rouler sur plus petit qu’eux pour gagner un client ;

-Les passages piétons : Purement décoratifs, zones à risques par excellence car si un conducteur averti s’arrête pour vous laisser passer, attention au crétin de service qui va accélérer et voyant un espace vide, fauchera sans états d’âme cette personne âgée ou cet enfant qui ne se doutait pas qu’on pouvait croiser aussi bête et méchant par une si belle journée ;

-Les distances de sécurité : sacrifiées depuis belle lurette au profit de l’aspiration, supposée réduire la consommation et faire gagner du temps. A vouloir chasser le dernier centimètre, en ville comme sur autoroute, le moindre écart ou ralentissement se transforme en carambolage ;

-La priorité aux intersections : Le casse-tête par excellence entre la priorité à droite, la voie à grande circulation et l’avantage donné sur les rond-points au véhicule déjà engagé. La confrontation donne droit à une guerre des nerfs où celui qui a la priorité avance à pas feutrés, parce que celui qui doit lui laisser l’avantage continue d’avancer insidieusement, fermant l’angle jusqu’au point de contact. Il serait tellement plus simple de marquer son intention de laisser l’avantage quelques mètres avant l’intersection en ralentissant clairement, et s’arrêter à la ligne blanche qui la délimite…

-Le téléphone au volant : Les sénégalais seront comblés le jour où une application leur permettra de conduire leur véhicule à partir de leur smartphone. On a beau leur dire que l’hémisphère du cerveau qui gère la conversation téléphonique est le même que celui qui gère la conduite et qu’entre conduire et téléphoner, il faut choisir, ils restent convaincus d’être assez brillants pour combiner les deux. Résultat des courses, chaque fois que vous voyez une voiture quitter sa ligne ou décrocher sa vitesse sans raison apparente, regardez à l’intérieur, vous y verrez un écran allumé et un conducteur en train de « régler des problèmes », au risque de vous en créer…

-Le sens giratoire : Pourquoi diable faire le tour d’un rond-point pour prendre la bretelle à gauche alors qu’elle nous tend les bras, Quitte à se trouver nez-à-nez avec ceux qui arrivent dans le bon sens ? La question reste sans réponse…

-L’arrêt et le stationnement : Ce qui restait la spécialité des taxis a basculé dans le tronc commun : rétroviseur, clignotant et feu de stop sont ravalés au rang d’encombrants, on s’arrête où et quand on veut, sans préavis, et comme en cas d’accident, celui qui est derrière est déclaré fautif pour n’avoir pas respecté la distance de sécurité, la messe est dite. Sauve-qui-peut ;

-La conduite sous la pluie : quelle pluie ??? Les voitures et les conducteurs étant étanches, on ne change rien, ni la vitesse, ni les distances de sécurité, pas même les essuie-glaces ;

-La conduite de nuit : Voir et être vu présuppose des phares bien réglés, utilisés en mode « feux de croisement » alias feux de code. Dans la pratique, et surtout sur route non éclairée et autoroute, il est de bon ton de rouler en phares, surtout si on est au volant d’un 4x4 surélevé afin qu’aucun détail de la route ne nous échappe, au risque d’éblouir ceux qui nous précèdent ou nous croisent.

N’en jetez plus, la coupe est pleine… Enfin, non !

Car il y a ces policiers qui règlent la circulation téléphone en main, laissant filer sous leurs aisselles un essaim de scooters et motos lestés de 3 équilibristes sans casque ni masque, qui se paient le luxe de brûler un feu rouge et une priorité dans l’indifférence générale, car se croyant exemptés de code ;

Sans oublier cette gestion fantaisiste de la circulation par la maréchaussée, qui s’éclate en libérant en simultané et non en alternance deux files de voitures opposées, qui ont la ferme intention de se croiser ET de se contourner – méli -mélo garanti ;

Et ces piétons qui débarquent sur le macadam sans crier gare, téléphone à l’oreille, en tournant le dos aux véhicules, s’en remettant à leur bonne étoile à défaut de couverture médicale.

Voilà comment un pays de Droit devient un pays de non-Droit.

La politique de contournement :

Ce capharnaüm est le triste résultat d’un anticonformisme congénital et contagieux, car les étrangers vivant au Sénégal, toutes origines confondues ont vite fait de se dépouiller de leur discipline acquise pour prendre le pli local comme s’ils l’avaient tété au biberon.

Preuve s’il en est que la discipline n’est pas innée, mais le fruit d’un conditionnement.

Dans un système normé, un accident est un incident survenu alors que tout a été fait pour l’éviter, il constitue donc par définition l’exception. Au Sénégal, au regard de l’état général des véhicules et du comportement des usagers de la route, l’accident constitue la règle, la suite logique de comportements erratiques répétés par des serial-gaffeurs. Rentrer chez soi sans une éraflure ou une aile défoncée relève du miracle quotidien.

Comment en est-on arrivé là ? Probablement par notre incapacité à s’autoévaluer, notre goût immodéré pour l’autosatisfaction, et cette conviction d’être plus malins que tous les autres peuples réunis, au point de trouver des parades « innovantes » à tous les problèmes classiques :

-Les automobilistes empiètent sur le bas-côté, transformant une 3 voies en 5 voies ? On met des trottoirs infranchissables. Résultat, plus de voies de dégagement, la moindre panne ou le moindre accrochage se traduit par 30 minutes de bouchons, puisque même les gendarmes et les secours ne trouvent pas d’accès aux lieux des sinistres ;

-Les rond-points sont des goulots d’étranglements ? On construit des ponts et des tunnels afin de supprimer les points de croisement, mais on laisse des centaines de marchands ambulants transformer une voie rapide en marché aux souks où on s’arrête pour négocier les prix ou attendre sa monnaie, annulant de ce fait des milliards de francs cfa d’investissements.

Pourtant, une rapide comparaison avec des pays candidats à l’émergence comme le Sénégal tels que le Ghana, le Rwanda, le Cap-Vert et le Botswana permettrait de comprendre que les solutions aux problèmes complexes sont souvent simples, et reposent avant tout sur une volonté politique inflexible, l’éducation des populations afin d’atteindre une masse critique de citoyens conformistes, et le refus de solutions en trompe-l’œil proposées par les bailleurs toujours prêts à vendre leur expertise à prix d’or, moyennant des montages financiers complexes « d’aide liée » qui au final, remontent l’essentiel de la ressource financière à la source sous forme de sociétés concessionnaires, honoraires de consultants et de formateurs, licences d’exploitation et tutti quanti.

La solution est en nous, individuellement et collectivement, à travers le retour à une conduite vertueuse et responsable, reflet d’une citoyenneté conquérante.

Le retour aux fondamentaux du code de la route :

Langage commun à l’ensemble des citoyens de ce monde, le code international de la route a été conçu pour prévenir toutes sortes de conflits entre les usagers, grâce à un catalogue de règles de conduite à appliquer sans interprétation, afin d’éviter les incompréhensions sources d’accidents.

La version francophone conçue par ce cher Monsieur Rousseau, pas celui de l’Encyclopédie, l’autre, est un best-seller sur lequel le temps n’a pas de prise, et qui a rendu service à des millions d’usagers.

Tout conducteur est supposé le maîtriser suite à un processus de formation en auto-école sanctionné par l’obtention d’un permis de conduire.

Dès lors, comment admettre que sitôt le permis obtenu, ces conducteurs reviennent à l’état primitif, sans foi ni loi ?

De même que les excès de vitesse ont été résolus par les radars et l’alcool au volant a été jugulé par l’alcootest, l’incivisme routier sera neutralisé par un dispositif répressif basé sur la force de la Loi et la pédagogie.

Ainsi, il convient de rétablir le code de la route dans ses prérogatives :

-Par une formation de mise à niveau des agents de police, de gendarmerie, les ASP et agents communaux afin de lever toutes les ambiguïtés quant à l’application de la réglementation routière ;

-La même démarche devra être menée auprès des entreprises de transport public et privé : taxis, bus, camions, des entreprises à flotte de véhicules lourds, ainsi que des corps d’élus et d’élite : gouvernement, députés, élus locaux, ordres des professions libérales, groupements professionnels d’employeurs et de travailleurs ;

-Par une campagne nationale de sensibilisation aux enjeux de la citoyenneté routière via la télévision, les radios, journaux et presse en ligne, les écoles, lycées et universités, à travers des spots didactiques et des tutoriels quotidiens afin que nul n’ignore les fondamentaux de la sécurité routière,

-Par une application stricte du code de la route, avec identification rigoureuse et impartiale des infractions, suivie d’une application sans complaisance des sanctions prévues par la loi, dans un souci permanent de pédagogie, de sensibilisation et de responsabilisation.

Et que l’on ne nous divertisse pas avec le spectre du permis à points, ce sera encore une fois l’occasion de nous refiler une technologie importée coûteuse et contre-productive, à l’image du défunt visa de tourisme. De toutes façons, la modicité des contraventions ne permettrait pas de rembourser l’investissement, et la multiplication débridée des conducteurs sans permis deviendrait vite une équation sans issue pour nos autorités.

D’autant que dans ce pays où chacun est à la recherche d’un parent bien placé en politique, dans l’administration ou dans les confréries pour lui régler ses problèmes, quitte à fouler les règlements du pied, les règles communautaires priment sur les règles de la République.  

Voilà comment un pays de non-Droit devient un pays de passe-Droit.

Ainsi donc, la solution devrait être recherchée dans la transition numérique, à travers :

-La généralisation des caméras de surveillance du trafic automobile, avec identification automatisée des infractions, couplée à la vigilance des agents de la circulation, et transmission des contraventions via les smartphones pour un paiement par transfert d’argent ;

-L’informatisation des permis de conduire incluant l’historique des infractions constatées, et un lien avec le téléphone personnel du conducteur afin d’assurer une bonne traçabilité ;

-L’élaboration d’une échelle des infractions avec des sanctions appropriées : pécuniaires pour les premières commises, puis assorties de travaux d’utilité publique : aide à la circulation urbaine avec la police, séances de sensibilisation dans les écoles ou nettoyage des rues avec les équipes de l’UCG.

Et en cas de conduite sans permis suite à un retrait pour multirécidive, incarcération en commissariat de police pour 24 heures, et plus si affinités.

Afin que cesse le règne de l’irresponsabilité et de l’impunité.

Dieggelou xeewina : l’appel à la responsabilité :

La manière dont on se conduit sur la voie publique est le reflet du niveau d’éducation et/ou de répression des citoyens. Il n’est donc pas étonnant que les pays scandinaves, du fait de leur haut niveau de citoyenneté, soient des modèles en matière de prévention et de responsabilité routière qui s’appuient sur des principes accessibles à tous : prévisibilité, bienveillance, courtoisie et responsabilité :

-On respecte les infrastructures, le mobilier urbain et l’environnement (voitures, piétons) ;

-On respecte son prochain et partage la route en bonne intelligence (bien commun) ;

-On annonce ce qu’on va faire (arrêt, ralentissement, changement de direction) et on s’y tient ;

-On s’abstient d’interpréter le code de la route, source de malentendus, pour une application stricte ;

-On s’assure et adopte un comportement responsable en toutes circonstances : on casse, on paie !

Le Sénégal pourra prétendre être sur la rampe de l’émergence le jour où ses citoyens auront intégré le fait que leur attitude au quotidien, notamment sur la voie publique, est le reflet de leur prise de conscience de leurs droits et leurs devoirs. Elle traduit leur capacité à vivre en société en bonne intelligence, avec un objectif commun tendant vers un développement durable.

Aussi longtemps que chacun continuera de suivre ses bas instincts, convaincu d’être soit intouchable, soit insolvable, nous continuerons à être guidés par des comportements irresponsables ponctués par ce sempiternel mot d’excuse « mangui dieggelou » qui résume à lui-seul l’incurie de notre société du « maslaa ».

Il est grand temps que les citoyens aient des actes au quotidien en accord avec leur éthique afin d’assumer ici-bas les conséquences de leurs turpitudes, ce qui ne les empêchera pas d’en répondre lors de leur jugement dernier.

Coach Barma

credo.sn@gmail.com

CNP : L'OEIL OUVERT DES EMPLOYEURS SUR LE TELETRAVAIL AU SENEGAL

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CNP : L'OEIL OUVERT DES EMPLOYEURS SUR LE TELETRAVAIL AU SENEGAL

La pandémie du Covid-19 a entraîné des bouleversements sans précédent dans l’univers professionnel, avec notamment les contraintes de distanciation, de confinement et la généralisation du télétravail.

Celui-ci s’est imposé comme une mesure d’urgence et a été appliqué dans la précipitation. Un an après, comment est-il perçu par les employeurs et les travailleurs ? Comment adapter la réglementation pour qu’il reste une solution et non un problème pour l’entreprise ? Comment l’entreprise va-t-elle devoir s’adapter aux nouvelles formes de relations professionnelles ? c’est autant de questions que le CNP a pu soumettre à ses membres et parties prenantes à travers une étude inédite présentée le 15 juillet à Dakar.

« L’œil Ouvert » - Etude du CNP sur le télétravail au Sénégal – Enjeux et perspectives : cliquez sur le cadre ci-dessous pour accéder au document en pdf.

 

CONDUCTEUR DE L’EMISSION :

00’ 18” - Introduction

01’ 52” - M. Meissa FALL - Président de la Commission Dialogue Social et Normes de Travail du CNP

06’ 27” - M. Abdoul Alpha DIA - Expert, réalisateur de l'étude du CNP,

31’ 49” - M. Mody GUIRO - Secrétaire Général de la CNTS, 

36’ 33”  - M. Dramane HAIDARA - Directeur de l'Equipe d'Appui Technique de l'OIT à Dakar,  

40’ 50”  - Mme Innocence Ntap NDIAYE - Présidente du Haut-Conseil du Dialogue Social,

43’ 22”  - M. Samba SY - Ministre du Travail, du Dialogue Social et des Relations avec les Institutions,                                         

49’ 36” - Générique

50’ 03” - Fin

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UN OUVRAGE SUR LES ENJEUX ET LES PERSPECTIVES DU TÉLÉTRAVAIL

Agence de Presse Sénégalaise - APS : Publication 16/07/2021         

Dakar, 15 juil (APS) - Le Conseil national du patronat (CNP) a présenté jeudi, une publication intitulée "L’œil ouvert des employeurs sur le télétravail au Sénégal. Enjeux et perspectives’’, a appris l’APS.
 
Cet ouvrage de 62 pages est le résultat d’enquêtes menées au sein des entreprises dans le but de connaître la perception des patrons d’entreprises du travail à distance. 
 
Il a été produit par la Commission technique "Dialogue social et normes du travail" du Conseil national du patronat (CNP) avec le concours du Bureau des activités des employeurs (ACT/EMP) de l’Organisation internationale du travail (OIT).
 
"80% des chefs d’entreprises du Sénégal ont soutenu avoir commencé le télétravail après l’avènement de la crise sanitaire liée au Covid-19", a dit Abdoul alpha Dia, Expert-Consultant ‘’RH-Organisation’’ lors de la cérémonie de présentation de la publication.
 
Dans cet ouvrage, les entrepreneurs, répondant aux questions des éditeurs, ont souligné les avantages et les inconvénients de ce type de travail qui a été imposé par la pandémie du Covid-19 apparue au Sénégal au mois de mars 2020.
 
"Le télétravail a permis aux personnes ayant des problèmes de mobilité de trouver du travail sans bouger de chez eux. Les salariés qui ont fait recours au télétravail ont vu leurs charges de travail se réduire, les horaires devenir flexibles, entraînant un gain de temps ainsi que la souplesse du travail", a fait savoir M. Dia.
 
Par contre, le travail à distance comporte aussi des inconvénients allant de la perte du lien social à la difficulté dans la gestion des performances, a indiqué l’expert-consultant.
 
"Nous avons noté des problèmes dans la supervision en continu, une augmentation des charges de télétravail et surtout la difficile conciliation entre la vie professionnelle et celle familiale. Des sentiments d’isolement et des phénomènes de dépression ont été aussi enregistrés depuis que les salariés ont entamé le télétravail au Sénégal", a-t-il relevé.
 
Pour sa part, le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des relations avec les Institutions, Samba Sy a soutenu que la perturbation que connaît le monde du travail est historique.
 
Citant un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), il a laissé entendre qu’en 2020, 8,8% des heures de travail ont été perdues au niveau mondial par rapport au deuxième trimestre de 2019, équivalent à 255 millions d’emplois à temps plein.
 
"Les pertes en heures de travail pour 2020 ont été 4 fois plus importantes que pendant la crise financière mondiale de 2009. Pour 2021, on s’attend à une baisse de 3% de perte en heure de travail comparativement au quatrième trimestre de 2019, ce qui équivaut à 90 millions d’emplois en temps plein", a dit M. Sy.
 
Il a fait savoir que le télétravail a montré que le monde est dans un saut civilisationnel et personne ne peut se mettre à l’écart de cette dynamique. 
 
"Qu’on le veuille ou non, le mouvement du monde nous emporte et nous impose par rapport à notre législation du travail de nous ajuster et de nous adapter", a-t-il ajouté.
 
D’après le ministre, la règle des trois unités que sont : lieu, temps, et l’action, ’’socles’’ de l’exécution du contrat de travail, a été sérieusement remise en question.
 
"Avec la pandémie, lorsque les mesures de confinement sont entrées en vigueur, de nombreux travailleurs ont été invités à télétravailler si leur fonction le permettait", a-t-il déclaré.
 
La crise sanitaire a aussi révélé l’existence d’un vide juridique et règlementaire du télétravail dans les Conventions collectives et le Code du Travail au Sénégal, selon la publication.

QUAND LE COVID MET À NU LES INÉGALITÉS HOMMES-FEMMES

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PAR ADRIENNE DIOP

QUAND LE COVID MET À NU LES INÉGALITÉS HOMMES-FEMMES

EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Nos espoirs collectifs post Covid-19 devraient émaner de la prise en charge des impacts de la pandémie sur les femmes au regard du rôle fondamental qu’elles ont joué dans sa gestion

Adrienne Diop  |   Publication 08/07/2021

#SilenceDuTemps - Depuis la survenue du Covid-19, notre santé, nos politiques sanitaires, nos économies, nos méthodes de travail, nos relations familiales et amicales, en un mot, nos vies ont été bouleversées de manière profonde et irréversible. Même dans l’espoir que cette pandémie soit maîtrisée et vaincue, nous ne vivrons plus et ne travaillerons plus comme avant. Son étendue géographique, le lourd tribut en vies humaines, l’impact négatif sur les économies de nos États, les bouleversements intervenus dans le système éducatif, les conséquences désastreuses sur certains corps de métier, les répercussions sur la vie en société et la vie privée, font du Covid-19 une pandémie à nulle autre pareille. En effet, le Covid-19 s’est révélé être beaucoup plus qu’un problème sanitaire. La pandémie a non seulement mis à nu la fragilité de nos systèmes sanitaires, mais elle a également déstabilisé nos économies et modifié notre mode de vie.

Le Covid-19 a permis de mettre les projecteurs sur certaines professions essentielles dont le rôle a été fondamental dans la gestion et prise en charge des malades dans les structures sanitaires et sociales. Ces personnels sont pourtant mal rémunérés et rarement appréciés à leur juste valeur.

Ma réflexion sera principalement axée sur un aspect peu évoqué par les gouvernements et les médias durant cette crise sanitaire : son impact différencié selon les genres. En effet, cela a été l’un des enseignements les plus marquants de cette pandémie. Le Covid-19 a impacté de manière inégale les femmes et les hommes. Les femmes, par la centralité de leur rôle dans la communauté et leur position dans la structure de notre économique, ont beaucoup plus souffert que les hommes de la crise sanitaire. Le Covid-19 a mis en lumière les inégalités et les disparités socio-économiques déjà existantes entre les hommes et les femmes. Avec les plus bas revenus, vivant souvent dans des logements précaires et insalubres et ayant peu d’accès aux soins de santé adéquats, les femmes sont plus exposées aux infections.

Cette pandémie pourrait anéantir les progrès modestes mais importants, acquis en matière d’égalité des genres et des droits des femmes. À cause de la crise sanitaire, les avancées réalisées dans le cadre de l’équité sociale et de l’élimination de la pauvreté sont menacées.

Les conséquences de la crise sanitaire sont nombreuses, mais son impact sur les femmes est considérable et affecte par ricochet tous les autres secteurs. Nos espoirs collectifs post Covid-19 pourraient émaner de leur prise en charge, si l’on considère le rôle fondamental qu’elles ont joué dans sa gestion. Le Covid-19 est une opportunité pour revisiter et redéfinir nos politiques de santé en y renforçant le rôle des femmes et par de-là contribuer à la réduction des inégalités.

Bien qu’ayant été moins affecté que les autres continents si l’on considère le nombre de décès, l’Afrique a le plus souffert des conséquences du Covid-19.  Les pays africains ont payé un lourd tribut aux plans sanitaire, économique et sociétal. Le Covid-19 est venu affaiblir des structures sanitaires déjà fragiles, souffrant de politiques de santé souvent inadaptées, de manque d’infrastructures adéquatement équipées, de financement suffisant, de personnels pas toujours bien formés et souvent mal rémunérés. La pandémie a exacerbé les carences de nos systèmes sanitaires.

- Les femmes en première ligne - 

L’impact de la majorité des crises (guerre et conflits, climat, économique, chômage) est toujours plus sévère sur les femmes que sur les hommes. Le Covid-19 ne fait pas exception. En raison de leur rôle dans la société et de leur forte présence dans les structures sanitaires et sociales, elles sont sur la ligne de front des intervenants de la lutte contre la pandémie, ce qui qui font d’elles les personnes les plus exposées au Covid-19. En effet, les femmes constituent 75% des infirmières, des aides-soignantes et du personnel de soutien. Il faut ajouter à cela que 86% des assistantes sociales et des aides à domicile sont des femmes. 

Au niveau économique également, les femmes ressentent de façon plus prononcée les effets de la pandémie. Elles sont majoritaires dans les secteurs les plus affectés par crise sanitaire comme l’hôtellerie, la coiffure, le commerce et la vente, la restauration et la transformation de produits locaux. Selon les Nations unies, elles constituent également près de 60% des travailleurs qui évoluent dans le secteur informel. L’économie informelle est caractérisée par une certaine précarité, des bas salaires et moins de protection sanitaire. L’OIT informe qu’en 2020 la perte d’emploi des femmes atteint 5% contre 3,9% chez les hommes. Selon ONU Femmes, 75% des Sénégalaises évoluent dans l’économie informelle. Pour atténuer l’impact de la pandémie, le gouvernement sénégalais a soutenu des entreprises. Cependant, seules celles formellement constituées ont le plus bénéficié de cette aide, laissant un grand nombre de femmes livrées à elles-mêmes. Ces dernières sont également désavantagées par l’absence de prise en compte du travail domestique non rémunéré et l’augmentation des soins qu’elles prodiguent à domicile durant la pandémie. En 2020, les femmes représentaient 39% du monde du travail mais ont subi 54% des pertes d’emploi. À cause du Covid-19, près de 50 millions de femmes dans le monde vont basculer dans l’extrême pauvreté.

L’un des effets les plus inattendus et les plus dramatiques de la pandémie est la hausse de la violence domestique. En 2020, une femme sur cinq dans le monde a été victime de comportements violents dans son foyer. Confinement oblige, la situation des victimes de violence conjugale est aggravée par la présence permanente du partenaire en état de stress causé par le Covid-19. Il a été enregistré une hausse de 32% du nombre de plaintes relatives aux violences conjugales. À cette situation, il faut ajouter, les difficultés des services sociaux à répondre à un plus grand nombre de sollicitations dans un contexte de ralentissement économique.

La pandémie est venue nous rappeler que la santé est la chose la plus importante pour un être humain. Le Covid-19 a bouleversé nos vies par la transformation de notre organisation et méthode de travail, l’arrêt des industries, du commerce, des voyages. Nos systèmes d’enseignement ont subi des modifications majeures et la fermeture des hôtels, des restaurants, des lieux de spectacle et de divertissement nous a obligés à changer notre façon de vivre.

Pour faire face à ce défi, il est fondamental de mettre sur pied un système sanitaire performant basé sur des personnels de santé bien formés et bien rémunérés, une infrastructure de dernière génération régulièrement entretenue et des médicaments à suffisance. Ce système repose sur un financement adéquat, de solides politiques sanitaires fondées sur les besoins réels.

Si aucune action n’est prise, la pandémie va creuser l’écart de pauvreté entre les hommes et les femmes d’ici 2030. Les progrès durement acquis pourraient être anéantis par la crise sanitaire si des programmes qui intègrent la dimension genre ne sont pas adoptés. Il est donc important de placer les femmes au centre des mesures sanitaires visant à prévenir et à lutter contre les pandémies.

Le Covid-19 nous donne l’opportunité de revoir et de redéfinir nos politiques de santé à la lumière des enseignements de cette crise en renforçant la contribution des femmes. Elles devraient être impliquées au plus haut niveau lors de la formulation de ces nouvelles politiques de santé et de la prise de décision. La prise en compte de leurs préoccupations et l’identification de mécanismes est indispensable pour atténuer les impacts spécifiques sur les femmes.

- Pour un changement d'approche -

Une nouvelle approche est nécessaire. Elle passe par une volonté individuelle et politique ainsi que par l’implication du secteur privé. Il devrait y avoir des politiques de santé avant et après le Covid-19.

Le volet sanitaire doit être complété par des mesures visant réduire la vulnérabilité financière des femmes. Parmi ces mesures, le soutien des secteurs de l’économie dans lesquelles les femmes évoluent et l’accompagnement de l’économie informelle sont essentiels.

Le renforcement de la résilience économique des femmes passe également par le mentorat des petites et moyennes entreprises dirigées par les femmes, par la facilitation des prêts à taux réduits et par des mesures d’incitation fiscale.

Face à cette pandémie sans précédent, les pays africains ont la formidable opportunité de repenser leurs politiques de développement, de procéder à une redéfinition des objectifs et des moyens pour y parvenir. Nous devons réfléchir sur une politique économique post-Covid qui met l’humain au centre de ses préoccupations. Les hommes, les femmes, les jeunes, le gouvernement, les secteurs privé et informel, les ruraux et les citadins, tous doivent contribuer à l’élaboration de cette nouvelle politique qui devra être solidaire et inclusive

Cette politique passe par le renforcement de notre autonomie pour la satisfaction de certains besoins fondamentaux. Plus que jamais, la nécessité de compter sur nos propres forces pour la production de notre alimentation et pour la maîtrise de notre système sanitaire notamment les médicaments essentiels et le matériel médical. Pour y parvenir, la transformation de nos produits agricoles, halieutiques, d’élevage et miniers est une condition sine qua non. Les nombreux discours et engagements sur cette question ont été, à ce jour, très peu suivis d’actions concrètes.

Au vu des conséquences dramatiques du changement climatique sur nos économies, la protection de notre environnement est l’une des questions qui doit être inscrite au titre des priorités de cette nouvelle vision.

Le numérique s’est imposé comme incontournable durant cette pandémie. Le Covid 19 a eu des répercussions inégales sur les travailleurs et les entreprises. Certains secteurs se prêtent moins au télétravail soit par leur nature soit par manque personnel ayant une bonne maîtrise de l’outil informatique. Seules les sociétés connectées et dotées d’infrastructures et de technologies numériques ont pu continuer à opérer sans trop de dommages. La pandémie a accentué le problème de la fracture numérique. Sans une technologie numérique de pointe, les défis liés au développement et à la croissance économique ne pourront être relevés. Cet élément doit être intégré dans toute nouvelle politique de développement.

Cette pandémie a révélé l’immense potentiel de créativité des Sénégalais, prouvant à suffisance qu’elle ne demande qu’à être stimulée pour éclore. Le potentiel d’innovation des Sénégalais dans les domaines artistique, sanitaire, économique et industriel est immense. L’État a le devoir, par la création d’un environnement favorable à l’innovation et l’esprit d’entreprise, de faire révéler l’ingéniosité, le génie créateur et salvateur présent dans l’imaginaire des citoyens.

Une redéfinition de notre coopération basée un partenariat réellement « gagnant-gagnant » en misant davantage sur nos propres ressources que sur l’assistance étrangère.

L’augmentation des budgets relatifs à la santé, l’éducation, les affaires sociales, l’agriculture et l’infrastructure numérique contribuerait au renforcement de la résilience des populations.

Paradoxalement, cette tragédie que constitue le Covid-19, est une incroyable opportunité à saisir par nos gouvernants pour revisiter notre trajectoire de développement, lui donner une nouvelle direction qui permettrait l’avènement d’une société prospère, solidaire, équitable, inclusive et respectueuse de son environnement.

Adrienne Diop est une journaliste qui a fait ses gammes à la RTS et au magazine Démocratie locale entre autres. Docteure en Sciences de l’information, elle a enseigné au Cesti et à l’IFP Dakar avant d’être nommée ambassadrice du Sénégal en Malaisie entre 2015 et 2018.

LE CONTENU LOCAL DANS LE SECTEUR DES HYDROCARBURES

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L’ENTREPRISE CITOYENNE

Le magazine radiophonique du Conseil National du Patronat

En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer 

Diffusé le 12/06/2021

Sur Radio Sénégal International - 92.5 FM

CONTEXTE DE L’EMISSION 

Le Sénégal s’est engagé dans une exploitation pétrolière et gazière vertueuse, respectueuse de l’intérêt public et inspirée des meilleures pratiques en matière de gouvernance, de transparence, de respect de l’environnement.

Cette démarche inclusive s’appuie sur la Loi sur le Contenu Local, et sur le Comité National de Suivi du Contenu Local logé au Ministère du Pétrole et des Energies.

L’Entreprise Citoyenne propose d’en examiner les enjeux, les modalités pratiques et les perspectives d’avenir.

Avec comme invités :

Administration Publique : Ministère du Pétrole et des Energies :

- Mr Thierno Seydou Ly, Directeur des Hydrocarbures,

- Mr Mor Ndiaye MBAYE, Secrétaire Technique du Comité National de Suivi du Contenu Local - CNSCL,

CNP :

-Mr Tidiane SARR – Membre du Bureau Exécutif d’OPTIC.

CONDUCTEUR DE L’EMISSION : 

00’ 18” - Introduction

02’ 15” - M. Thierno Seydou LY – Directeur des Hydrocarbures,

20’ 01” -M. Mor Ndiaye MBAYE – Secrétaire Technique du Comité National de Suivi du Contenu Local,

36’ 09” - M. Tidjane SARR – Membre du Comité Exécutif de OPTIC, 

47’ 31” - Conclusion                                              

48’ 09” - Générique

48’ 46” - Fin

L’ENTREPRISE CITOYENNE

Le magazine radiophonique du Conseil National du Patronat

Un produit REZO Communication - Tel : (221) 76 682 09 67 - email : rezo.sn@gmail.com

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Macky Sall invite le privé sénégalais à saisir les opportunités

Le Président de la République, M. Macky Sall a invité les opérateurs économiques sénégalais à saisir les opportunités offertes dans le cadre du ‘’contenu local’’ afin de bénéficier des retombées de l’exploitation des hydrocarbures. Il a fait cette adresse à l’occasion d’un atelier qu’il a présidé le mardi 02 juillet 2019, au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD).

La mise en œuvre de la loi sur le contenu local dans le secteur du pétrole et du gaz a réuni, le mardi 02 juillet 2019 au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, un parterre d’experts, investisseurs, secteur privé et acteurs de la société civile pour échanger sur la portée du mécanisme qui a pour but de garantir, mais aussi de sécuriser l’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Sous la présidence du président de la République, l’atelier a permis au chef de l’Etat, M. Macky Sall, de rappeler d’emblée les dispositions constitutionnelle, légale et règlementaire mises en place pour encadrer la gestion et l’exploitation des ressources pétrolières et gazières découvertes.

Outre l’adhésion du Sénégal à l’ITIE dans le cadre de la transparence de la bonne gouvernance, le président de la République a évoqué tour à tour, l’adoption du nouveau code pétrolier, la création du COS-PETROGAZ, la loi sur le contenu local ou « local content », objet de l’atelier.

Sur la problématique du contenu local, le Chef de l’Etat dira qu’il réserve une part capitale au secteur privé. Il a dit vouloir, à travers ses actes et des initiatives, prendre des mesures de sauvegarde des intérêts du Sénégal dans les contrats pétroliers et gaziers. 

’L’exploration et l’exploitation des ressources de pétrole et de gaz nécessitent des investissements immenses, qui sont hors de portée du budget national (…). Mais la bonne nouvelle, c’est que la chaîne de valeur du pétrole et du gaz offre une large gamme d’activités génératrices de revenus et à la portée du secteur privé national’’, a expliqué le chef de l’État.

C’est dans ce cadre qu’il a invité les opérateurs économiques sénégalais à saisir les opportunités offertes dans le cadre du ‘’contenu local’’ pour bénéficier des retombées de l’exploitation des hydrocarbures.

Le président Macky Sall a également lancé un appel à la jeunesse pour mieux se former et se préparer à intégrer le marché de l’emploi dans le secteur du pétrole et du gaz. ‘’J’appelle la jeunesse sénégalaise à s’investir dans la formation, pour acquérir le savoir et le savoir-faire. (…) Avec la création de l’Institut national du pétrole et du gaz, je souhaite que nos jeunes se préparent dès maintenant à la prise en charge intégrale de la filière pétrole et gaz’’, a lancé Macky Sall aux jeunes.

Pour conforter son engagement à soutenir les acteurs locaux dans le cadre du contenu local, le chef de l’État a promis de signer ‘’sans délai’’ les décrets d’application du ‘’contenu local’’, qui doivent permettre d’adapter le secteur des hydrocarbures aux ‘’meilleures pratiques internationales’’.

Garant de la réussite

‘’Au terme de la concertation d’aujourd’hui, avec les conclusions, je prendrai sans délai les décrets d’application relatifs au contenu local. Sans délai, parce que je veux qu’on avance en mode Fast Track‘’, a-t-il soutenu, faisant allusion à la rapidité d’exécution qu’il dit désormais attendre de l’administration publique.

Les participants à l’atelier, qui se sont exprimés lors de cet atelier ont, à l’unanimité, salué la pertinence de l’initiative qui pose le débat pour des solutions de conservation et de sécurisation des ressources pétrolières et gazières, non sans demander au chef de l’Etat d’être le garant de la réussite de ce projet, avec toutes les contraintes qui peuvent compromettre sa mise en œuvre.

Clôturant les travaux, le Chef de l’Etat a tenu à remercier tous les participants qui ont répondu à l’appel, en particulier le privé national et les forces vives de la nation. Il a tenu également à rassurer les acteurs, toujours en commençant par les privés nationaux, dont il veut faire des « champions », les entreprises étrangères qui investissent dans la recherche et, la communauté nationale. Enfin, il a tenu à revigorer l’ensemble des acteurs car, dira-t-il, « en nous organisant mieux, nous pouvons réussir le contenu local parce que nous avons beaucoup de potentialités pour participer activement dans les activités connexes du pétrole et du gaz ».

Pour rappel, cet atelier de mise en œuvre de la loi sur le contenu local dans le secteur du pétrole et du gaz a été organisé par le Ministère du Pétrole et des Energies, à la tête duquel, le Ministre Mouhamadou Makhtar Cissé que le Président a tenu à féliciter, pour l’excellent travail qu’il abat dans le secteur, depuis sa prise de fonction.

 

Pétrole-gaz : comment le Sénégal atteindra 50% de contenu local en 2030 ?

Pour conjurer la malédiction des ressources naturelles, le Sénégal qui devrait entamer sa production gazière en 2022 balise le terrain par une réglementation en faveur de l'inclusion. Au cœur du dispositif, une loi sur le contenu local pour permettre aux entreprises locales de mieux saisir les opportunités dans la chaîne de valeur pétro-gazière. Le texte en attente d'un decret d'application repose sur cinq points.

Maimouna Dia

29 Nov 2019, 10:58

 

Dans la nouvelle constitution révisée et adoptée en mai 2019, l'article 25 stipule que les ressources naturelles appartiennent au peuple sénégalais. (Crédits : DR)

« Au terme de la concertation d'aujourd'hui, avec les conclusions, je prendrai sans délai les décrets d'application relatifs au contenu local [dans le pétrole et gaz, ndlr]. Sans délai, parce que je veux qu'on avance en mode Fast Track », promettait le chef de l'Etat Sénégalais Macky Sall le 2 juillet dernier aux experts, investisseurs, acteurs de la société civile, réunis dans un atelier à Diamniadio. Quatre mois plus tard, les entreprises privées, les syndicats d'hydrocarbures et la société civile sénégalaise s'impatientent et réclament le décret d'application. Le contenu local est un mécanisme de sauvegarde des intérêts du Sénégal dans les contrats pétroliers et gaziers, un secteur où les investissements se chiffrent à coups de milliards de dollars, hors de la portée des entreprises locales. Toutefois, la chaîne de valeur de ce domaine offre des opportunités et activités génératrices de revenus, à la portée du secteur privé sénégalais que la loi sur le contenu local entend favoriser.

Rehausser la part des nationaux dans les hydrocarbures

Une loi qui s'applique sur l'ensemble du territoire, traite de l'amont et de l'aval pétrolier, concerne à la fois les bénéficiaires des contrats directs, les prestataires et les fournisseurs. Une manière pour le Sénégal d'atteindre son objectif de parvenir à 50% de contenu local dans l'industrie pétrolière et gazière en 2030. Fer de lance de cette ambition, la loi sur le contenu local met l'accent sur la formation des ressources humaines, le renforcement des petites et moyennes entreprises (PME) et des petites et moyennes industries (PMI), ainsi que  la réalisation de projets sociaux dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'eau potable et de l'électrification rurale, entre autres. Le contenu local a aussi été conçu pour booster la création d'une industrie de valorisation des hydrocarbures, notamment la pétrochimie, les engrais, la raffinerie, apportant de la valeur ajoutée.

Le contenu local dans le code pétrolier sénégalais

Cette loi sur le contenu local intervient en renfort d'un arsenal juridique mis en place par le Sénégal depuis les premières découvertes pétrolières et gazières en 2014. Au tout début de l'année, le pays a adopté la loi n°2019‐03 du 1er février 2019 portant Code pétrolier, en remplacement de la loi n°98‐05 de 1998. Le texte fixe de nouvelles règles relatives à la prospection, à l'exploration, au développement, à l'exploitation, au transport, au stockage des hydrocarbures ainsi qu'à la liquéfaction du gaz naturel sur l'ensemble du territoire national. Il définit certaines dispositions du régime fiscal de ces activités.

La question du contenu local a été abordée dans l'article 58 du code pétrolier en 5 points. Il stipule que les titulaires de contrat pétrolier ainsi que les entreprises travaillant pour leur compte doivent donner la possibilité aux investisseurs privés nationaux, disposant de capacités techniques et financières, de participer aux risques et aux opérations pétrolières. Le texte prévoit d'accorder la préférence aux entreprises sénégalaises pour tous les contrats de construction, d'approvisionnement ou de prestation de services, à conditions équivalentes en terme de qualité, quantité, prix, délais de livraison et de paiement.

Lire aussi :Hydrocarbures : le Sénégal annonce son prochain cycle d'octroi des licences pour octobre

 L'article 58 stipule qu'employer, à qualification égale, il faudra accorder la priorité au personnel sénégalais pour la réalisation des opérations pétrolières sur le territoire national. Dans le nouveau code pétrolier sénégalais, le troisième dispositif du contenu local garantit le transfert technologique en direction des entreprises sénégalaises à travers un accompagnement des multinationales en place. Elles sont tenues de contribuer à la formation professionnelle des cadres et techniciens sénégalais à travers un programme annuel de formation défini dans le contrat pétrolier applicable. Enfin, le contenu local devrait permettre le versement dans une institution financière de premier rang le montant d'une caution pour la réhabilitation et la restauration des sites. Un ensemble de mesures à confirmer et à clarifier par la loi sur le contenu local tant attendu pour le pays de 16 millions d'habitants selon les chiffres de la Banque Mondiale.

Lire aussi :Sénégal-Mauritanie : sur fond du scandale Petro-Tim, Kosmos cède 10% de ses parts dans le projet GTA-1

 Le Sénégal qui a aussi adopté le 16 octobre un projet de loi portant code gazier a rejoint en 2013 l'Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE). Toujours dans les réformes juridiques, la nouvelle constitution sénégalaise révisée et adoptée en mai 2019 stipule en son article 25 que les ressources naturelles appartiennent au Peuple sénégalais. L'objectif est d'en assurer une gestion optimale pour le pays, déjà secoué par des scandales de corruption dans le secteur pétro-gazier, où les premières productions sont attendues dans trois ans. Le Sénégal s'apprête à exploiter son gisement Ahméyim-Grand Tortue (GTA) de 700 milliards de mètres cubes de gaz, à partager avec la Mauritanie à partir de 2022. Des réserves de 473 millions de barils de pétrole brut ont été découvertes dans le champ SNE, rebaptisé « Sangomar », dont la production est attendue en 2023. Des volumes importants mais qui classent le pays loin dernière les géants africains des hydrocarbures : Le Nigéria, l'Angola, l'Algérie, la Libye et dans une moindre mesure le Congo, le Gabon, et le Tchad.

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Loi sur le «contenu local» au Sénégal : un vœu pieux ?

Par Ouestafnews

16/10/2019

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Photo d'illustration /crédit ITIE Sénégal

Ouestafnews – Pressé par la société civile pour apporter de plus de justice sociale dans l’exploitation et la gestion de son secteur extractif, le Sénégal a adopté une loi sur le «contenu local» dans la gestion du secteur pétrolier et gazier, votée en janvier 2019. Que recouvre cette loi sur le contenu local ? Quelle efficacité pour des populations qui régulièrement se disent lésées et continuent de revendiquer plus de retombées sur les richesses tirées du sous-sol ? Une telle loi suffit-t-elle pour mettre fin aux controverses qui agitent un secteur ultra sensible? Ouestaf News a tenté d’y voir plus clair.

La loi relative au «contenu local» dans le secteur des hydrocarbures fait référence à l’ensemble des initiatives prises en vue de «promouvoir l’utilisation des biens et des services nationaux ainsi que le développement de la participation de la main-d’œuvre, de la technologie et du capital national dans toute la chaine de valeur de l’industrie pétrolière et gazière», selon le texte de la loi du 24 janvier 2019.

Pour Fatou Cheikh Dieng, juriste et environnementaliste, le contenu local est synonyme de plus de «justice sociale».

C’est un «concept globalisant qui intéresse le développement durable et qui a une vocation compensatrice. En effet, son objectif premier est de promouvoir les potentialités locales et d’impulser un développement à travers la formation et l’achat local», souligne-t-elle dans un texte envoyé à Ouestaf News.

Abondant dans le même sens, M. Omar Cissé, coordonnateur du Pôle Industrie Extractives et Développement Durable à Enda Lead Afrique (ONG internationale basée à Dakar) souligne l’intérêt que revêt une loi sur «le contenu local» dans la mesure où elle cadre avec les meilleures pratiques dans le secteur.

Cette loi sur le contenu local concerne le secteur des hydrocarbures (pétrole et gaz). En ce qui concerne le secteur minier, le code minier voté en 2016 ne prévoit que quelques dispositions favorisant ce «contenu local».

«Les titulaires de titres miniers, leurs fournisseurs et leurs sous-traitants utilisent autant que possible des services et matières d’origine du Sénégal, des produits fabriqués ou vendus au Sénégal dans la mesure où ces services et produits sont disponibles à des conditions compétitives de prix, qualité, garanties et délais de livraison», précise l’article 85 du code minier.

Dans la Constitution sénégalaise, votée par référendum, le 05 avril 2016, l’article 25-1 souligne que «les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie. L’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien-être de la population en général et à être écologiquement durables». La loi sur le contenu local est, pour certains, une suite logique de cette disposition de la charte fondamentale.

Contenu local et défi de la transparence

Parmi, les objectifs fixés par la loi sur le contenu local on note l’augmentation de la valeur ajoutée locale et la création d’emplois locaux dans la chaîne de valeur des industries pétrolières et gazières, la favorisation du développement d’une main-d’œuvre locale qualifiée et compétitive. Surtout, il s’agit de promouvoir des biens et services locaux et de renforcer la compétitivité nationale et internationale des entreprises sénégalaises.

Toutefois, cette générosité des textes n’est pas facile à transformer en réalité sur le terrain. Neuf mois après le vote de la loi, certains acteurs de la société civile attendent encore la matérialisation des objectifs définis.

Lire aussi : Sénégal : le pétrole toujours en débat 

«Pour l’instant, une bonne partie de ces dispositions ne sont que de vœux pieux qui doivent être mieux encadrés par le décret d’application qu’on attend avec impatience», déclare Omar Cissé dans un entretien accordé à Ouestaf News.

Demba Seydi, le coordonnateur de l’organisation internationale Publiez Ce que Vous Payez (PCVP), nuance aussi quelque peu l’espoir que suscite le contenu local.

«Ce que l’Etat pourrait mobiliser comme ressources peut ne pas dépendre directement du contenu local, parce que nous sommes dans une situation de partage de revenus, la plupart des contrats sont des contrats de partage. Le contenu local est plus adressé au secteur privé national et aux chercheurs d’emplois », a-t-il expliqué au téléphone à Ouestaf News.

Alors que la production des hydrocarbures n’est pas encore entamée, la gestion de la manne pétrolière fait déjà l’objet de plusieurs controverse depuis 2012, notamment avec l’affaire Petro-Tim.

Considérée comme une nébuleuse par des observateurs, l’affaire a poussé la société civile à exiger la publication de tous les contrats pétroliers pour plus de transparence. La publication des contrats dans le secteur extractif figure d’ailleurs parmi les normes de transparence fixées par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

Lire aussi : Panama Papers Afrique : ces «amis» suspects d’Aliou Sall (Exclusif)

Dans un rapport publié en octobre 2019 et intitulé : «Blanchiment de Capitaux et Financement du Terrorisme liés au secteur de l’Industrie Extractive et Minière en Afrique de l’Ouest », le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba), souligne que «la corruption constitue une des infractions sous-jacentes les plus graves du secteur extractif ».

Cité par le quotidien privé  «Le Quotidien», Fary Ndao, ingénieur-géologue et auteur d’un livre sur le pétrole et le gaz au Sénégal, estime que pour réussir, le «contenu local» nécessite d’abord une vraie volonté politique.

Lire aussi : Sénégal : encore un contentieux lié au pétrole ! (Exclusif)

«Il faut veiller à ce que les compagnies ne mettent pas des barrières à l’entrée (…), il faut que l’Etat joue un peu des coudes pour que les entreprises locales aient accès aux marchés et éviter les conflits d’intérêts», souligne-t-il.

«Contenu local» et emplois

Le secteur extractif en 2017 a contribué à hauteur de 108,7 milliards au Budget de l’Etat sénégalais (…) dont 96 milliards FCFA fournis par les mines, souligne le rapport publié en novembre 2018 par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE/Sénégal).

Au Sénégal, alors que l’industrie pétro-gazière est naissante (années 90), l’industrie minière est présente depuis les années 50 avec l’ouverture de deux grandes mines de phosphates à Taïba et à Lam-Lam dans la région de Thiès (Ouest).

Cette industrie s’est étoffée avec l’exploitation actuelle de minerais comme l’or, le zircon, l’ilménite, le fer et les produits de carrière tels que les calcaires et argiles industrielles ainsi que l’attapulgite.

Dans le domaine des hydrocarbures, le Sénégal exploite du gaz depuis la fin des années 90 à Diender et à Gadiaga avec un potentiel estimé à 357 millions de m3, selon le rapport 2018 de l’Initiative sur la transparence des industries extractives (ITIE).

Mais c’est récemment que le potentiel pétro-gazier s’est accru de manière notable avec les découvertes relativement importantes en offshore, notamment le gisement dénommé Grand Tortue Ahmeyim que le Sénégal va exploiter conjointement avec la Mauritanie via un accord signé avec le britannique British Petroleum (BP).

Doté d’un potentiel de 15 billions de pieds cubes de gaz, ce gisement devrait, selon les prévisions, entrer dans la phase production en 2022 et va durer 30 ans, d’après les statistiques fournis par BP. Pour ce qui est du pétrole, la première découverte a été annoncée par Cairn Energy fin 2014. Aujourd’hui les réserves sont estimées à 1 milliard de barils.

Au total 26 entreprises (dont 18 dans les mines) sont actives dans le secteur extractif sénégalais et d’après les donnés de ITIE-Sénégal compilées par Ouestaf News. Ces sociétés comptent 7.981 employés (permanents et contractuels) dont près de 95% sont des nationaux. Seulement le haut degré de technicité et la provenance des capitaux font que l’essentiel des emplois stratégiques sont tenus par les étrangers, là où les Sénégalais occupe la grande masse des emplois non qualifiés. D’ailleurs, l’impact de tous ces chiffres chez les Sénégalais reste encore peu perceptible.

Le taux de pauvreté au Sénégal atteint 34% de la  population selon des chiffres de la Banque mondiale mis à jour en avril 2019. Curieusement, cette pauvreté reste très marquée dans les régions minières comme Kédougou (est), un haut lieu de l’exploitation aurifère.

« Le paradoxe de l’abondance dont témoignent ces régions combine l’existence de ressources minières à une pauvreté ironique et appelle à une convergence d’actions émanant de la société civile, de l’Etat et des populations locales directement impactées par l’exploitation des mines », estime la juriste Fatou Cheikh Dieng.

Au niveau régional, le contenu local est encouragé par la Directive minière de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette directive qui date de 2009 formule cinq objectifs pour les Etats membres dont le premier est de « … promouvoir les droits de l’homme, la transparence et l’équité sociale et de garantir la protection des communautés locales et de l’environnement dans les zones minières de la sous-région».

Ce texte exhorte aussi les Etats membres à créer «un Fonds de développement socio-économique auquel les titulaires de droit et titre miniers et autres parties prenantes, ont l’obligation de contribuer pour le développement des activités de conversion de l’après mine dans les communautés locales affectées».

AS/mn/ts

CONSOMMER SENEGALAIS - AU-DELA DU SLOGAN ...

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L’ENTREPRISE CITOYENNE

Le magazine radiophonique du Conseil National du Patronat

En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer 

Diffusé le 27/03/2021

Sur Radio Sénégal International - 92.5 FM

CONTEXTE DE L’EMISSION

Consommer sénégalais, au-delà du slogan, c’est une volonté politique des dirigeants du pays, c’est une promesse des fournisseurs de biens et services, c’est un défi à relever pour les consommateurs citoyens qui en ces temps troublés par la pandémie du Covid-19, relèvent de l’urgence absolue.

En effet, le monde a découvert en 2020 l’impérieuse nécessité de réviser les fondamentaux de l’économie mondiale boostée par le libre-échange, pour revenir à des notions d’autonomie de fonctionnement, voire de souveraineté économique.

Recentrer le tissu industriel et les chaînes de valeur, développer les compétences locales, conscientiser les consommateurs aux vertus structurantes de la production locale en comparaison avec les importations, voilà le défi que les gouvernements doivent relever avec les industriels, sociétés de services et consommateurs nationaux.

A travers cette émission, le CNP donne la parole au Ministère du Commerce et des PME ainsi qu’à des entrepreneurs représentatifs du tissu industriel sénégalais afin de décliner les lignes directrices d’une politique devant consacrer le « Consommer Sénégalais » comme passeport pour l’Emergence.

 

CONDUCTEUR DE L’EMISSION :

00’ 17”  - Introduction

01’ 30”  - M. Seydina NDIAYE - Directeur des PME - Ministère du Commerce,

15’ 50”  - M. Alexandre ALCANTARA - DG de SIAGRO - Groupe Kirène,

21’ 32”  - Mme Valérie NDIAYE - DG de Estéval.

41’ 20”  - M. Bagoré BATHILY - PDG de la Laiterie du Berger,

50’ 40”   - Conclusion                                             

51’ 17”   - Générique

51’ 53”   - Fin

 

ANNONCE DU CNP

Le Conseil National du Patronat - CNP vous donne rendez-vous samedi 27 mars 2021 de 11h à 12h sur Radio Sénégal International - RSI 92.5 FM pour son émission radiophonique "l'Entreprise Citoyenne", produite en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer.

Thème : La promotion du "Consommer Local",

Avec comme invités :

- M. Seydina NDIAYE - Directeur des PME - Ministère du Commerce,

- M. Alexandre Alcantara - DG de SIAGRO - Groupe Kirène,

- M. Bagoré BATHILY - PDG de la Laiterie du Berger,

- Mme Valérie NDIAYE - DG de Estéval.

Pour tout savoir sur la promotion de l'emploi du Consommer Local, rendez-vous samedi 27 mars 2021 de 11h à 12h sur Radio Sénégal International - RSI 92.5 FM,

Avec le CNP.

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LA PROTECTION DES DONNEES PERSONNELLES

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La protection des données personnelles

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L’ENTREPRISE CITOYENNE

Le magazine radiophonique du Conseil National du Patronat

En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer 

Diffusé le 12/12/2020

Sur Radio Sénégal International - 92.5 FM

 

CONDUCTEUR DE L’EMISSION : 

00’ 18”- Introduction

01’ 15”- M. Alioune BA – Secrétaire Général Adjoint du CNP,

06’ 11”- Pr Mamoudou NIANE – Secrétaire Permanent du le Commission de Protection des Données Personnelles – CDP,

39’ 18” - Mme Khoudia GUEYE NDOYE – Directrice des Infrastructures et des Systèmes Informatiques de l’Université Virtuelle du Sénégal – UVS,

49’ 08” - Conclusion

49’ 37” - Générique Fin

50’ 14” - Fin de l’émission

CONTEXTE DE L’EMISSION

La protection des données personnelles est un des enjeux majeurs de notre époque marquée par la numérisation tous azimut. Le Sénégal est partie prenante des conventions internationales qui régissent cette question, et sous la gouverne de la Commission Nationale pour la Protection des Données Personnelles – CDP, a mis en place une stratégie de sensibilisation et de contrôle des données personnelles en direction des entreprises et des citoyens.

Entre déclarations obligatoires pour les entreprises et plaintes des citoyens auprès de la CDP, la culture de la protection des données à caractère personnel se consolide au Sénégal, contribuant ainsi à son insertion dans la civilisation de l’Information.

 

ANNONCE DU CNP

Le Conseil National du Patronat - CNP vous donne rendez-vous samedi 12 décembre 2020 de 11h à 12h sur Radio Sénégal International - RSI 92.5 FM pour son émission radiophonique "l'Entreprise Citoyenne", produite en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer.

Thème : La protection des données personnelles

Avec comme invités :

-Pr. Mamoudou NIANE – Secrétaire Permanent de la Commission de Protection des Données Personnelles - CDP,

-Mme Khoudia GUEYE NDOYE – Directrice des Infrastructures et des Systèmes d'Information de l'Université Virtuelle du Sénégal - UVS,

-M. Alioune BA – Secrétaire Général Adjoint du CNP.

Pour tout savoir sur la protection des données parsonnelles, rendez-vous samedi 12 décembre 2020 de 11h à 12h sur Radio Sénégal International - RSI 92.5 FM,

Avec le CNP.

LES INDEMNITES DE FIN DE CARRIERE

Revue “Entreprendre Plus” du CNP - Octobre 2020

Revue “Entreprendre Plus” du CNP - Octobre 2020

Souscrire un contrat d’assurance retraite

« Les avantages pour les Entreprises d’une externalisation des indemnités de fin de carrière (IFC) ... »

Pour écouter l’émission radio du CNP produite en partenariat avec l’AAS, cliquer sur la flèche ci-dessous ( durée 47 mn)

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Association des Assureurs du Sénégal - AAS

Lors du départ à la retraite d’un salarié ou de son licenciement, son entreprise a l’obligation de lui verser un capital, plus connu sous le nom d’indemnité de fin de Carrière (IFC). Le cumul de cette obligation légale à l’échelle de tous les employés est une charge financière très importante qui, si elle n’est pas bien planifiée, peut impacter fortement la trésorerie de l’entreprise. D’où l’intérêt pour l’entreprise d’en externaliser la gestion à travers une assurance IFC.

Bases légales de l’assurance indemnités fin de carrière

La Convention Collective Nationale Interprofessionnelle (CCNI) du 27 mai 1982, révisée au 31 décembre 2019, fait obligation aux entreprises de servir à leurs employés des indemnités en cas de :

•    départ à la retraite ;

•    de licenciement ;

•    ou de décès

Les droits à l’IFC sont en conséquence un engagement de toute entreprise vis-à-vis de ses salariés et font partie de son passif social ; le montant correspondant  doit dès lors figurer à l’annexe du bilan.

Contrat d’assurance Indemnités de Fin de Carrière (IFC)

Nature : Contrat collectif d’assurance sur la vie à adhésion obligatoire souscrit auprès d’une compagnie d’assurance.

Objectif : Préparer le financement des obligations à l’IFC telles que prévues par la CCNI.

En cas de cessation des activités de l’entreprise, les fonds gérés par la compagnie d’assurances sont utilisés pour payer les droits acquis par l’ensemble des agents. En cas d’insuffisance du solde du fonds, les droits pourront être payés au prorata. Si par contre, le solde du fonds dépasse le cumul des droits acquis, le reliquat sera directement reversé à l’entreprise après règlement de tous les droits à l’IFC acquis.

Temps de présence

POURCENTAGES APPLICABLES

 

 

Départ à la retraite ou de décès Licenciement

De la 1ère à la 5ème année 25% 25%

De la 6ème à la 10ème année 30% 30%

De la 11ème à la 20ème année 45% 40%

Au-delà de la 20ème année 50% 40%

Modalités de calcul des droits à l’IFC

Conformément aux dispositions des articles 80 et 84 de la CCNI, pour chaque année de service, l’employé acquiert une indemnité égale à un % de son salaire mensuel de référence des 12 derniers mois qui précédent son départ.

Si l’entreprise dispose d’une convention spécifique ou en cas d’existence d’une convention de son secteur d’activité, l’employé se verra appliquer la convention la plus favorable.

Avantages de l’externalisation des droits à l’IFC

La norme comptable internationale IAS 19 ainsi que l’Ordre des Experts Comptables recommandent aux entreprises de provisionner leurs engagements au titre des droits de leurs agents à l’IFC.

Toutefois, ce provisionnement en interne présente le risque de la tentation de détournement d’objectif ou tout simplement d’utilisation des fonds pour faire des investissements parfois très risqués.

Dès lors, les entreprises doivent privilégier l’externalisation des droits à l’IFC aux fins de bénéficier des avantages ci-après :

•    baisse des charges futures de l’entreprise grâce notamment à une revalorisation annuelle du fonds.

•    Sécurisation dans le temps des droits des employés ;

•    Rassurer les collaborateurs sur la préservation et la sécurisation de leurs droits. À ce titre, l’assurance IFC est un excellent outil de gestion des ressources humaines.

•    Avantages fiscaux avec la déductibilité des cotisations versées à cet effet du revenu imposable de l’entreprise conformément aux dispositions du CGI (Art. 9, alinéa 6) ;

•    Insaisissabilité du fonds placé chez l’Assureur.

Pour ne pas déséquilibrer la trésorerie de votre entreprise et bénéficier d’un cadre fiscal avantageux, mais surtout, sécuriser les droits actuels et futurs acquis par vos salariés et pouvoir faire face, le moment venu, à l’ensemble de vos engagements au titre de l’IFC, pensez à souscrire à la solution d’assurance Indemnités de Fin de Carrière proposée par toutes les compagnies d’assurance vie du marché.

L’Association des Assureurs du Sénégal - BP 1766 – DAKAR – Tel (221) 33 889-48-64 ; Fax : (221) 33 821-49-74 ; e-mail : fssa@orange.sn

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L’ENTREPRISE CITOYENNE

Le magazine radiophonique du Conseil National du Patronat

En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer

L’externalisation de l’indemnité de Fin de Carrière – IFC

Quels avantages pour les entreprises ?

 

CONTEXTE DE L’EMISSION

L’indemnité de Fin de Carrière – IFC est un acquis consacré dans la convention collective interprofessionnelle, qui fait obligation aux entreprises de verser à tout travailleur allant à la retraite un montant calculé sur la base de son salaire et de son ancienneté.

Les entreprises ont le choix entre gérer ces fonds en interne ou externaliser leur traitement auprès d’une compagnie d’assurance, moyennant un abattement fiscal et la garantie de la sécurisation de ces fonds

Il reste aux travailleurs à s’assurer que leur employeur respecte ses engagements afin d’éviter des complications au moment d’entrer dans leurs droits

 

ANNONCE DU CNP

Le Conseil National du Patronat - CNP a diffusé le samedi 28 novembre 2020 de 11h à 12h sur Radio Sénégal International - RSI 92.5 FM, son émission radiophonique "l'Entreprise Citoyenne", produite en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer.

Thème : L'externalisation des Indemnités de Fin de Carrière - IFC : Quels avantages pour les entreprises ?

Avec comme invités :

-M. Mamadou FAYE - Président de la Commission Statistiques, Comptabilité, Fiscalité et Conformité de l'Association des Assureurs du Sénégal - AAS,

-M. Papa Seyni THIAM - Président de la Commission Assurance Vie de l'Association des Assureurs du Sénégal - AAS. 

 CONDUCTEUR DE L’EMISSION :

00’ 18”  - Introduction

02’ 19” - M. Mamadou FAYE - Président de la Commission Statistiques, Comptabilité, Fiscalité et Conformité de l'Association des Assureurs du Sénégal - AAS,

32’ 54” - M. Papa Seyni THIAM - Président de la Commission Assurance Vie de l'Association des Assureurs du Sénégal - AAS. 

46’ 20” - Générique Fin

46’ 56” - Fin de l’émission

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GOUVERNANCE D'ENTREPRISE - LES BONNES PRATIQUES

Revue “Entreprendre Plus” du CNP - Octobre 2020

Revue “Entreprendre Plus” du CNP - Octobre 2020

Les Bonnes Pratiques
de Gouvernance d’Entreprise

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« Une responsabilité fiduciaire du conseil d’administration  dont les membres engagent leur responsabilité pénale... »

M. Patrick Brochet

Président Commission CNP « Financement des Partenariats »

Directeur Général West Africa Capital Advisors

Publié dans la Revue “Entreprendre Plus” du CNP - Octobre 2020

Construite autour des missions et des valeurs de l’entreprise, la gouvernance d’entreprise (« corporate governance ») est un dispositif mis en place pour diriger et contrôler l’entreprise sur le long terme. La gouvernance protège les droits et les intérêts des actionnaires, mais également ceux des autres parties prenantes internes et externes (managers, collaborateurs, clients, fournisseurs, banques...).

La mise en œuvre de la gouvernance d’entreprise fait partie de la responsabilité fiduciaire du conseil d’administration dont les membres, faut-il le rappeler, engagent leur responsabilité pénale. Ils doivent agir dans l’intérêt de la personne morale ; cette dernière possède un patrimoine, un nom, un domicile, des droits et obligations qui lui sont propres. Sous cet angle, la personne morale est distincte de ses membres (actionnaires, parties prenantes).


En conséquence, pour assumer cette responsabilité fiduciaire dévolue au conseil d’administration, les maîtres mots d’une saine gouvernance d’entreprise sont la transparence, le contrôle, l’équilibre et la responsabilité.

Parmi les activités du conseil, les plus importantes pour asseoir une gouvernance vertueuse et permettre à l’entreprise d’être performante sur la durée, sont :

Au niveau des opérations de l’entreprise :

    Choisir les dirigeants, fixer leur rémunération et proposer un système d’évaluation ;

    Adopter le plan stratégique, le plan d’affaires et les budgets ;

    Veiller à la bonne gestion des risques ;

    Veiller à l’intégrité de l’information financière ;

    Veiller à la conformité aux lois et règlements ;

    Conseiller l’exécutif sur certaines questions importantes ;

    Veiller à la pérennité de l’entreprise et prévoir la relève de ses dirigeants ;

    Veiller à la bonne information des actionnaires.

Au sein du conseil d’administration :

    Auto-évaluer le fonctionnement du conseil ;

    Etablir un processus de sélection des administrateurs ;

    Traiter les conflits d’intérêt potentiels ;

    Promouvoir l’éthique.

Du fait de son rôle de contrôle de la gestion de la société, le conseil d’administration se doit d’avoir un regard critique, mais dénué de toute hostilité vis-à-vis de l’exécutif. Ainsi, les relations entre le conseil d’administration et la direction de l’entreprise doivent être caractérisées par ce que l’on pourrait qualifier de « saine tension » ; conséquence d’une relation de confiance assortie d’un contrôle régulier.

Cependant, il n’est pas rare que l’appréciation de l’exécutif concernant le conseil d’administration soit empreinte des reproches suivants :

    n’apporte pas de valeur ajoutée ;

    trop préoccupé par la conformité aux règles ;

    fait du micro-management ;

    évite les risques à l’excès (immobilisme) ;

    impose ses vues (autoritarisme) ;

    se soucie surtout de ses intérêts ;

    s’implique trop sur le plan stratégique ;

Pour éviter cette situation, le conseil d’administration doit :

    Bien se structurer (savoir-faire : composition du conseil, ordres du jour, clarté des rôles, etc.).

    Bien s’informer (savoir : préparation des réunions, connaissance de l’entreprise, etc.).

    Bien agir (savoir-être : comportement, écoute, communication, etc.)

Afin de garantir la mise en œuvre d’une gouvernance d’entreprise vertueuse, un certain nombre de bonnes pratiques s’imposent au niveau du fonctionnement du conseil d’administration et de ses relations avec l’exécutif.

Nous avons sélectionné ci-dessous, dix (10) bonnes pratiques ressortant d’études menées par le cabinet de conseil en ressources humaines Korn Ferry International :

    Lors de la sélection des administrateurs, s’assurer qu’à travers leur expertise et leur expérience, ils ont la capacité de comprendre le secteur d’activités de l’entreprise, de participer à sa gouvernance et de contribuer au design de l’organisation. L’élaboration d’une matrice des compétences requises par le conseil est un bon moyen de s’en assurer.

    S’assurer que la composition du conseil est diversifiée en termes de profils et de genre, que les membres sont complémentaires et comptent des cadres supérieurs ou dirigeants d’entreprises de tailles comparables. La matrice des compétences peut être utilisée pour ce faire.

    S’assurer de disposer d’un nombre suffisant, voire d’une majorité, d’administrateurs (réellement) indépendants.

    Former les administrateurs sur les défis concurrentiels, technologiques, organisationnels et financiers auxquels l’entreprise est confrontée.

    Elaborer des indicateurs de performance de l’entreprise.

    Procéder à des revues périodiques des plans de carrière des principaux membres de l’exécutif, à l’actualisation du plan de relève de l’entreprise et à l’identification des collaborateurs à haut potentiel.

    Evaluer de façon annuelle et formelle la performance de l’exécutif.

    S’assurer que les administrateurs indépendants contrôlent (présidence, majorité des membres) les comités Gouvernance, Audit, et Rémunérations.

    Evaluer annuellement la performance de chaque administrateur.

    Evaluer de façon régulière la performance du conseil d’administration dans son ensemble.

Pour finir, nous pouvons retenir qu’une gouvernance efficace repose sur quatre grands piliers :

    Crédibilité et légitimité ;

    Processus de planification stratégique ;

    Système d’information et de gestion des risques ;

    Système de motivation et d’incitation à la performance.

D’après Stephen Jarislowsky, gestionnaire de portefeuille réputé au Canada, et président du conseil de Jarislowsky Fraser, « pour un administrateur, la crédibilité et les compétences sont certes nécessaires, mais il faut également de la curiosité et du courage. Il faut par ailleurs s’assurer que les administrateurs comprennent leur rôle tout en ayant du plaisir à siéger ».

La notion de courage de l’administrateur est un aspect très important. Un administrateur doit à tout moment être confortable avec les décisions prises par le conseil d’administration et les assumer pleinement. En cas de désaccord profond, il doit avoir le courage d’exprimer son opposition, exiger que cette opposition soit dûment consignée et aller jusqu’à la démission si les divergences sont trop grandes.

REUSSIR LA TRANSMISSION DE SON ENTREPRISE

Revue “Entreprendre Plus” du CNP - Octobre 2020

Revue “Entreprendre Plus” du CNP - Octobre 2020

Réussir la Transmission
de son Entreprise

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« Toutes les entreprises ne peuvent être cédées de la même manière…»

Me Aïda DIAWARA DIAGNE - Notaire

La transmission d’entreprise équivaut au transfert par le ou les associés d’une société à un ou des tiers, à des membres de la famille du chef d’entreprise ou desdits associés soit au moyen d’une vente ou cession ou d’une donation.

Que l’on cède ou que l’on transmette son entreprise, l’objectif visé reste le même : il s’agit de transférer tout ou partie du capital social ou des actifs à un repreneur quel qu’il soit. Si la cession ou la transmission ont le même objectif, au plan fiscal, les effets différent, la cession supposant un prix et la transmission s’effectuant en général à titre gratuit.

Bon nombre de professionnels préfèrent acquérir une société ou une activité déjà lancée, viable de manière à la poursuivre plus aisément. Toutefois, si toutes les activités peuvent à priori être cédées, il peut arriver que la cession ne puisse être réalisée soit parce que l’activité est réglementée (exemple : cliniques, pharmacies, etc.) soit parce qu’une situation de fait entre les associés la rend impossible.

Cadre juridique et réglementaire

La transmission d’entreprise peut intervenir, selon la forme sociale choisie pour l’exercice de l’activité (société commerciale SA, SARL ou autre, entreprise individuelle) soit au moyen d’une cession de titres ou d’une cession de fonds de commerce par exemple ou plus simplement au moyen d’une donation dans le cadre d’une transmission familiale.

Les conditions de la cession ou de la transmission dépendront donc du statut juridique de l’entreprise et des facteurs propres à l’environnement de l’entreprise.

Comme indiqué supra, toutes les activités peuvent a priori être cédées. Il existe toutefois des situations de fait ou de droit qui rendent la cession compliquée, voire impossible en totalité.

En règle générale, la transmission ou la cession de l’entreprise découle soit d’une volonté de se retirer professionnellement  en raison de l’âge et d’organiser sa suite par exemple, soit, plus simplement, d’une volonté de changer d’orientation professionnelle

Pour d’autres, il s’agira simplement d’anticiper le manque de moyens face à un développement nécessaire à la poursuite de l’activité.

En tout état de cause, et quelle que soit la raison qui pousse le ou les entrepreneurs à procéder à une cession ou une transmission de l’entreprise, la recommandation première qui s’impose est la nécessité de s’entourer de « sachants » en vue de sécuriser le processus.

En effet, les négociations en vue de la reprise de l’activité étant bien souvent longues et complexes,  il est recommandé pour le cédant  de procéder aux audits comptable, juridique et fiscal nécessaires et de veiller à faire signer au préalable au futur repreneur :

Une lettre d’intention fixant le cadre et les conditions de la reprise de l’activité,

Mais surtout un accord de confidentialité, ce dans le souci de protéger les informations sensibles qui vont lui être communiquées et d’éviter qu’en cas de désaccord, lesdites informations puissent être divulguées.

S’agissant d’une transmission à titre gratuit, elle peut s’opérer soit par donation voire donation-partage, soit par voie testamentaire.

Un tel choix nécessitera l’intervention d’un professionnel du droit qui pourra alors guider le cédant et l’assister pour régler au mieux sa succession dans l’intérêt de tous les héritiers mais surtout dans un souci de pérennité de l’entreprise cédée.

Il est également possible de ne céder qu’une branche d’activité au moyen d’un apport partiel

La transmission d’entreprise s’inscrit donc dans un cadre réglementaire très étendu qui touche le Droit OHADA sur les sociétés, le droit commercial, le Code des obligations civiles et commerciales, le Code de la Famille, le droit du travail voire même les procédures collectives s’il y a lieu.

En effet une bonne transmission nécessitera la maîtrise de toutes les données de l’entreprise dans les domaines aussi variés que ceux cités pour assurer une reprise sans heurts.

Conseils du Notaire au regard des enjeux familiaux, financiers et fiscaux :

Le meilleur conseil qui puisse être donné aux chefs d’entreprises désireux de céder leurs activités au regard des divers enjeux liés à la transmission de leurs entreprise, c’est l’anticipation : Ne pas attendre le dernier moment pour procéder aux audits juridique, comptable et financier que tout repreneur demandera avant de s’engager dans la reprise d’une activité.

Une bonne transmission nécessite une bonne préparation d’abord dans le souci de rassurer le repreneur éventuel mais surtout pour bien valoriser son patrimoine et optimiser l’opération.

Anticiper sur les audits permettra au cédant de circonscrire avec précision les conséquences juridiques et fiscales de l’opération envisagée mais surtout d’avoir une base de valorisation du bien devant être cédé, de passer en revue les actifs et éventuellement le passif de l’entreprise.

Au plan juridique et fiscal, l’audit permettra d’étudier les clauses statutaires, de voir s’il n’existait pas par exemple des pactes d’associés ou des clauses particulières empêchant la cession telle que l’existence de droit de préemption, de clauses d’agrément ou autres clauses particulières.

Anticiper la transmission de son entreprise permet également d’éviter qu’au décès du propriétaire, l’entreprise ne soit cédée, comme le veut la loi, automatiquement aux héritiers (conjoint et descendants) avec le risque que ces derniers ne puissent poursuivre l’activité du défunt.

Dès lors, il est recommandé pour un entrepreneur, quel qu’il soit , de préparer sa succession et de choisir, pendant qu’il en a les moyens et la volonté, le futur repreneur de son entreprise.

La RSE : une démarche bien plus complexe qu'il n'y paraît

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La RSE : une démarche bien plus complexe qu'il n'y paraît

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Wally Ndiaye est project manager chez Square, et consultant en stratégie et organisation des banques et compagnies d'assurances

Wally Ndiaye est project manager chez Square, et consultant en stratégie et organisation des banques et compagnies d'assurances

Publié par Wally Ndiaye - groupe Square le 11 sept. 2020 

La RSE est dans l'air du temps et encore plus en cette période post-confinement où l'on envisage de redémarrer la vie économique sur des bases éventuellement plus solidaires et/ou durables.

Paradoxalement, la RSE demeure floue dans les esprits quant à sa définition, ses moyens et sa légitimité. Mettre en oeuvre une démarche de RSE c'est, en amont, mettre en place toute une organisation dédiée à l'exécution d'une politique globale, s'inscrivant sur un horizon de 3 à 5 ans, composée de sous-politiques sociale, sociétale et environnementale rigoureusement pilotées et évaluées par une gouvernance ad hoc, loin des clichés réducteurs limitant la RSE à des initiatives isolées et spontanées.

Les enjeux d'une politique RSE bien plus larges que les simples idées reçues

Contrairement aux idées reçues, le terme RSE ne veut pas dire Responsabilité Sociale d'Entreprise comme son nom pourrait le faire croire en anglais (CSR pour Corporate Social Responsability) et comme on pourrait l'entendre encore à ce jour. Si la notion de RSE recouvre les mêmes principes que la CSR anglo-saxonne, sa signification est, en français, Responsabilité Sociétale d'Entreprise. Aussi traite-telle de trois volets : un volet sociétal, un volet environnemental et un volet social faux-ami du mot anglais " social ".

Le mot sociétal désigne l'ensemble des engagements en faveur du développement durable (impact territorial, économique et social de l'activité de l'entreprise), des relations entretenues avec les personnes ou les organisations intéressées par l'activité de la société, la gestion responsable de la sous-traitance et des relations fournisseurs. L'environnemental concerne la politique générale de l'entreprise en la matière, la pollution et gestion des déchets, l'utilisation durable des ressources, la prise en compte du changement climatique (empreinte carbone), la protection de la biodiversité. Le social enfin désigne tout ce qui a trait à l'emploi, l'organisation du travail, les relations sociales, la santé et la sécurité, la formation, l'égalité de traitement, le respect des conventions de l'Organisation Internationale du Travail (OIT).

Une démarche incitée

Pour aller plus loin dans la compréhension, il est pertinent d'appréhender les enjeux de la matière au travers de ses cadres de référence : son cadre réglementaire et légal et ses différents référentiels (1).

Si la RSE est une démarche d'entreprise largement volontaire jusqu'à ce jour, il existe quand même un cadre réglementaire et légal qui oblige et incite à mener des actions responsables. Ces dernières sont relatives notamment aux obligations à respecter les normes environnementales en vigueur (écotaxes, subventions des énergies renouvelables), mais aussi aux incitations fiscales à mener des actions de soutien à l'économie française (exemple : réduction d'impôt pour les investissements dans les PME, au travers des Fonds Communs de Placement dans l'Innovation ou des Fonds d'Investissement de Proximité).

Lire aussi Impact : ces entreprises qui changent le monde

Une démarche normalisée, organisée et pilotée

La RSE volontaire et désintéressée (financièrement parlant) est celle qui nous intéresse ici. Elle dispose d'un cadre de référence propre dont les éléments les plus connus sont : le Pacte Mondial des Nations-Unis relatif au Développement durable (UN Compact), la Global Reporting Initiative (GRI), la norme ISO 26000, les guides de reporting RSE dont celui du Medef et les labels responsables (ex : labels dits " verts ").

Prenons ainsi l'exemple d'une démarche RSE rigoureusement menée au sein d'une entreprise pour être plus explicite. Sur le volet social une démarche RSE pourrait mettre en place un ensemble d'actions en faveur de son personnel tel que des congés second parent de cinq semaines, l'autorisation illimitée du télétravail et adopter une culture d'essaimage et d'entrepreneuriat. Sur le volet environnemental, une démarche RSE crédible évaluerait le bilan carbone de son activité dans un rapport ad hoc réalisé par un expert et tiers indépendant. Enfin sur le volet sociétal, on pourrait envisager par exemple le financement et/ou l'accompagnement de demandeurs d'emploi ou de travailleurs en difficultés financières et ce surtout en cette période post-crise sanitaire.

Enfin, l'évaluation de la démarche RSE est fondamentale. Elle donne à cette dernière toute sa légitimité. C'est alors qu'intervient un acteur incontournable de la " chaine de valeur " venant attester de la réalité des informations communiquées dans les rapports RSE fournis par l'entreprise : un tiers indépendant(2) accrédité par le Comité français d'accréditation (Cofrac), unique instance nationale d'accréditation. Cette évaluation se fait sur la base d'un grand nombre d'indicateurs de performance dûment analysés pour chacun des 3 volets de la matière.

Vous l'aurez compris, la RSE n'est donc pas qu'un " simple " projet humanitaire ou un ensemble d'engagements écologiques isolés mais bien une politique globale à moyen et long terme comprenant de sérieuses sous-politiques sociale, sociétale et environnementale pilotées via des indicateurs de performance et évaluées par un tiers de confiance indépendant et accrédité. Autrement, il conviendrait de parler de bonnes oeuvres mais pas de RSE. Une gouvernance est à mettre en place afin d'élaborer puis d'implémenter une politique RSE.

Si la notion de RSE n'est pas encore bien maîtrisée du grand public, malgré son impact de développement durable reconnu de tous, cela est sans doute dû à son caractère non obligatoire pour toutes les entreprises à ce jour : seules sont concernées les sociétés cotées, les sociétés anonymes et les sociétés en commandite par actions dont le total de bilan ou le chiffre d'affaires est au minimum de 100 millions d'euros et dont le nombre moyen de salariés est au moins de 500.

Demain, toutes les entreprises seront incitées positivement à la responsabilité sociétale, toutes seront familières à cette vision partagée, la société se transformera progressivement devenant, ainsi, plus solidaire.

(1)Sources : Formes de régulation et d'intervention en matière de RSE, Université de Lille 1, Bruno Boidin ; Labels environnementaux, ADEME, https://www.ademe.fr/labels-environnementaux ; Reporting RSE, Les nouvelles dispositions légales et réglementaire, Mouvement des Entreprises de France, Mai 2012

(2)Il est cependant possible d'être accrédité par d'autres organismes européens.

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La RSE souffrirait-elle encore d’idées reçues ?

23/septembre/2020

Quand beaucoup pensent bien connaitre la RSE, en réalité elle demeure encore floue dans les esprits quant à sa définition, ses moyens et sa légitimité. Trois illustrations de clichés à ce sujet : – Une entreprise qui participe à des actions humanitaires (quel qu’en soit le volume de sa générosité) ne s’inscrit pas nécessairement dans une démarche RSE – Une fondation menant des activités de mécénat n’est qu’un instrument RSE ne garantissant pas, lui-seul, la légitimité des actions RSE engagées – Instaurer et exécuter une politique « d’Engagement écologique » n’est qu’une composante d’une politique RSE plus globale.

Essayons de dissiper ici le trouble autour de cet acronyme en commençant par en rappeler sa définition. Le terme RSE signifie Responsabilité Sociétale d’Entreprise et non Responsabilité Sociale d’Entreprise comme son nom pourrait le faire croire en anglais CSR (Corporate Social Responsability). Mais ces trois lettres sont encore réductrices de sens puisqu’il s’agit de Responsabilité Sociétale, Sociale et Environnementale d’Entreprise. Le terme RSE aurait pu être substitué par « RSSEE » pour être plus explicite.

Avant d’aller plus loin dans nos propos, peut-être est-il bon de relever que la responsabilité de l’entreprise n’est pas née avec la RSE. En effet, nous pouvons dire sans trop nous aventurer que la responsabilité sociétale en France est au moins aussi « ancienne » que la responsabilité civile pour laquelle une entreprise sera toujours tenue responsable en cas de dommage causé à autrui. Si ce principe paraît évident, énoncé comme tel, il n’est vrai que depuis l’arrêt en cassation de la chambre civile 2ième du 17 juillet 1967[1]. Mais encore faut-il prouver l’existence du dommage, son fait générateur et le lien de causalité entre les deux.

Dès lors, pour en savoir davantage faut-il s’intéresser aux éléments nouveaux de cette Responsabilité d’entreprise. Aussi, pour mieux cerner la RSE, il est pertinent d’en appréhender les enjeux au travers de ses cadres de référence : son cadre réglementaire & légal et ses différents référentiels.

En effet, si la RSE est une démarche d’entreprise largement volontaire jusqu’à ce jour, il existe quand même un cadre réglementaire & légal qui oblige et incite à mener des actions responsables. Ces dernières sont relatives notamment aux obligations à respecter les normes environnementales en vigueur (écotaxes, subventions des énergies renouvelables) mais aussi aux incitations fiscales à mener des actions de soutien à l’économie française (exemple : réduction d’impôt pour les investissements dans les PME au travers des Fonds Communs de Placement dans l’Innovation et exonération d’impôt pour la souscription à un Livret de développement durable et solidaire[2]).

C’est ainsi que bon nombre d’entreprises mènent des actions responsables de façon contraintes ou incitées par la réglementation européenne, les lois et politiques françaises. Quelle gloire tirer du simple respect de la loi ?

La RSE volontaire et désintéressée* (*financièrement parlant) est bien cette RSE qui nous concerne ici. Cette dernière dispose d’un cadre de référence propre dont les éléments les plus connus sont :

  • Le Pacte Mondial des Nations-Unis relatif au Développement durable (UN COMPACT) ;

  • La Global Reporting Initiative (GRI) ;

  • La norme ISO 26000 ;

  • Les guides de reporting RSE dont celui du MEDEF (basé sur la Loi Grenelle 2 – Article 225 et ses textes d’organisation et d’application) ;

  • Les labels responsables (ex : labels dits « verts »).

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Cadres de référence de la RSE [3]

Mais le plus important à retenir, au-delà des moyens à employer pour faire/être RSE, est sans doute que la RSE volontaire et désintéressée s’inscrit dans une véritable démarche organisée, exhaustive, pilotée (indicateurs de suivi) et évaluée sur 3 volets[4] :

  • Social :

    • emploi, organisation du travail, relations sociales, santé et sécurité, formation, égalité de traitement, respect des conventions de l’Organisation Internationale du Travail ;

  • Environnemental  :

    • politique générale, pollution et gestion des déchets, utilisation durable des ressources, changement climatique, protection de la biodiversité

  • Sociétal :

    • engagements en faveur du développement durable / impact territorial, économique et social de l’activité de la société, relations entretenues avec les personnes ou les organisations intéressées par l’activité de la société, sous-traitance et fournisseurs, loyauté des pratiques.

Aussi, l’évaluation de la démarche RSE est fondamentale en ce qu’elle donne à cette dernière toute sa légitimité. Il n’existe point d’impact vérifiable sans évaluation donc point de RSE sans évaluation ! C’est alors qu’intervient un acteur incontournable de la « chaine de valeur » venant attester de la réalité des informations communiquées dans les rapports RSE fournis par l’entreprise : un tiers indépendant[5] accrédité par le Comité français d’accréditation (COFRAC), unique instance nationale d’accréditation.

En somme, la RSE n’est donc pas un projet humanitaire ou des engagements écologiques isolés mais bien une politique globale comprenant des sous-politiques Sociale, Sociétale et Environnementale pilotées via des indicateurs de performance et évaluées par un Tiers de confiance indépendant et accrédité. Si la notion de RSE n’est pas encore bien comprise du grand public, malgré toute l’importante qu’elle revêt, c’est sans doute dû à son caractère non encore obligatoire pour tous, à ce jour.

Quand toutes les entreprises devront rendre comptes de leur politique RSE auprès du régulateur, qui pourra prétendre ignorer la loi ? A bon entendeur…

Wally NDIAYE, Project Manager chez Vertuo Conseil ( réseau Square Management)

Notes :

  1. Source : https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000006976133&fastReqId=992990988&fastPos=1

  2. Dans le cadre de la loi Sapin 2 votée en novembre 2016, le LDD a été renommé LDDS (Livret de développement durable et solidaire) depuis le 1er janvier 2017. Ce texte prévoit la possibilité d’une affectation par le détenteur d’un LDDS à un organisme l’économie sociale et solidaire (ESS) d’une partie de son livret d’épargne (capital et ou intérêts) sous la forme d’un don

  3. Sources : Formes de régulation et d’intervention en matière de RSE, Université de Lille 1, Bruno Boidin ;

Labels environnementaux, ADEME, https://www.ademe.fr/labels-environnementaux  

4.Source : Reporting RSE, Les nouvelles dispositions légales et réglementaire, Mouvement des Entreprises de France, Mai 2012.

5.Il est cependant possible d’être accrédité par d’autres organismes européens.

LES 5 SOURCES D'ENERGIES RENOUVELABLES

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LE SAVIEZ-VOUS ? QUELS SONT LES CINQ TYPES D’ÉNERGIES RENOUVELABLES ?

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À l’origine de toutes les énergies renouvelables que l’humanité exploite aujourd’hui, il n’y a que deux grandes sources : le Soleil et la Terre. Toutefois, les spécialistes aiment à classer ces énergies en cinq grands types qui présentent chacun leurs spécificités.

Le terme énergie renouvelable est employé pour désigner des énergies qui, à l’échelle humaine au moins, sont inépuisables et disponibles en grande quantité. Ainsi il existe cinq grands types d’énergies renouvelables : l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, la biomasse et la géothermie. Leur caractéristique commune est de ne pas produire, en phase d’exploitation, d’émissions polluantes (ou peu), et ainsi d’aider à lutter contre l’effet de serre et le réchauffement climatique.

L’énergie solaire photovoltaïque ou thermique

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On appelle énergie solaire, l’énergie que l’on peut tirer du rayonnement du Soleil.

Il faut distinguer l’énergie solaire photovoltaïque de l’énergie solaire thermique. L’énergie solaire photovoltaïque correspond à l’électricité produite par des cellules dites photovoltaïques. Ces cellules reçoivent la lumière du Soleil et sont capables d’en transformer une partie en électricité. La modularité compte pour l’un de leurs avantages. En effet, des panneaux photovoltaïques peuvent être utilisés aussi bien à des fins domestiques qu’à la production d’énergie à grande échelle.

Dans un système à énergie solaire thermique ou thermodynamique, le rayonnement solaire est employé pour chauffer un fluide. De l’eau, par exemple, comme dans certains chauffe-eau domestiques. Lorsqu’un système de concentration — un jeu de miroirs — y est ajouté, le Soleil peut chauffer le fluide jusqu’à quelque 1.000 °C et la technologie devient exploitable, par exemple, pour la génération d’électricité.

L’inconvénient de l’énergie solaire est qu’il s’agit d’une énergie intermittente. Elle ne peut — aujourd’hui en tout cas — être exploitée que lorsque le Soleil brille.

L’air à l’origine de l’énergie éolienne

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Les ancêtres des éoliennes sont les moulins à vent. Les éoliennes produisent de l’énergie — de l’électricité par exemple, lorsqu’elles sont couplées à un générateur — à partir du déplacement des masses d’air. Elles exploitent l’énergie cinétique du vent.

Les éoliennes peuvent être installées sur la terre ferme. On parle alors d’éoliennes onshores. Ce sont techniquement les plus simples à imaginer. Même si les espaces qui peuvent leur être réservés pourraient rapidement venir à manquer. Et les plus efficaces pourraient être des éoliennes installées en mer que l’on qualifie d’éoliennes offshore.

Tout comme l’énergie solaire, l’énergie éolienne est une énergie intermittente. Les éoliennes ne produisent que lorsque le vent souffle. En revanche, contrairement aux panneaux solaires, il peut être difficile d’installer une éolienne dans son jardin. La technologie est plutôt réservée aux grandes installations.

L’énergie hydraulique grâce aux courants marins

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Le terme d’énergie hydraulique désigne l’énergie qui peut être obtenue par exploitation de l’eau.

Une catégorie d’énergies moins soumise aux conditions météorologiques, mais qui reste réservée à une production d’envergure. Dans les énergies hydrauliques, on trouve :

  • Les barrages qui libèrent de grandes quantités d’eau sur des turbines afin de produire de l’électricité.

  • L’énergie marémotrice qui joue sur l’énergie potentielle des marées, une énergie liée aux différences de niveaux d’eau et aux courants que celles-ci induisent.

  • L’énergie hydrolienne qui exploite les courants marins.

  • L’énergie houlomotrice qui compte sur l’énergie cinétique des vagues et de la houle.

  • L’énergie thermique qui peut être tirée — de manière prudente pour éviter notamment toute perturbation des flux naturels des mers — de la différence de température entre les eaux profondes et les eaux de surface.

  • L’énergie osmotique qui produit de l’électrique grâce à la différence de pression que génère la différence de salinité entre l’eau de mer et l’eau douce.

L’énergie biomasse issue des matières organiques

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La biomasse peut devenir une source de chaleur, d’électricité ou de carburant. Plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre pour en tirer son énergie : la combustion, la gazéification, la pyrolyse ou encore la méthanisation par exemple.

L’énergie biomasse peut être produite de manière locale. Mais il faut veiller, dans certains cas, à ce qu’elle n’entre pas en concurrence avec la chaîne alimentaire
L’énergie  comprend :

  • La source ancestrale qu’est le bois. Il peut produire de la chaleur, de l’électricité ou des biocarburants (hydrolyse de la cellulose en glucose puis fermentation en éthanol).

  • Les biocarburants, liquides ou gazeux, issus de la transformation de végétaux comme le colza ou la betterave (1ère génération), issus de matières cellulosiques (2e génération) ou issus de microorganismes comme des microalgues (3e génération).

Il est à noter que la biomasse ne peut être considérée comme une source d’énergie renouvelable que si sa régénération est supérieure à sa consommation.

Puiser l’énergie du sol, la géothermie

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La géothermie est une énergie renouvelable provenant de l’extraction de l’énergie contenue dans le sol. Cette chaleur résulte essentiellement de la désintégration radioactive des atomes fissiles contenus dans les roches. Elle peut être utilisée pour le chauffage, mais aussi pour la production d’électricité. Il s’agit de l’une des seules énergies ne dépendant pas des conditions atmosphériques.

En revanche, elle dépend de la profondeur à laquelle elle est puisée. La géothermie profonde — quelque 2.500 mètres pour 150 à 250 °C — permet de produire de l’électricité. La géothermie moyenne — dans les gisements d’eau notamment de 30 à 150 °C — alimente les réseaux de chaleur urbains. La géothermie à très basse énergie — entre 10 et 100 mètres de profondeur et inférieure à 30 °C — est celle exploitée par les pompes à chaleur.

Notons toutefois que pour que l’énergie géothermique demeure durable, le rythme auquel est puisée cette chaleur ne doit pas dépasser la vitesse à laquelle celle-ci voyage à l’intérieur de la Terre.

http://environnement-afrique.com/

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AKON CITY : LES UTOPIES DÉSIRABLES

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LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN

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LES UTOPIES DÉSIRABLES

EXCLUSIF SENEPLUS - Il faut des hommes et des femmes d’action. Pour fouler aux pieds les structures mentales et sociales, qui méprisent l’audace et la liberté - NOTES DE TERRAIN

Paap Seen  |   Publication 30/08/2020

Samedi 29 août 2020. Je n’ai pas fêté la tamxarit, en famille, l’année dernière. Je me rappelle, j’avais terminé le travail vers 18 heures. Puis, je m'étais rendu à Liberté 6, pour prendre un taxi et partir à Rufisque. J’avais patienté près de deux heures. Mais, les chauffeurs ne voulaient pas se rendre à Rufisque. Les deux ou trois qui consentaient à faire la course me demandaient un prix exorbitant. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, j’ai rebroussé chemin. J’ai finalement passé la fête chez un ami. On m’a même offert un bol de cere, qui m’a servi de dîner pendant une semaine. L’essentiel était sauvé. Cette année, pour éviter toute mauvaise fortune, je suis parti plus tôt. J’étais déjà dans le taxi à 17 heures. 

Je me suis assis sur le siège passager avant. Le chauffeur de taxi ne trouvait plus son masque. Je lui en ai offert un. Il était, en apparence, très instruit et ouvert. Au regard des différents sujets de discussion soulevés, et de son niveau de raisonnement. Nous avons parlé, entre autres, de la cherté du péage et des nouveaux lampadaires, en installation sur l’autoroute et dans de nombreux quartiers de la capitale. Comment se fait-il, encore, que le marché d’éclairage public soit remporté par une entreprise française ? On a échangé sur la présence des compagnies françaises, au Sénégal. Sur le TER. Sur la souveraineté nationale. Sur la situation de l’Afrique. On a conclu que notre indépendance n'était pas encore acquise, totalement. Le trajet a été agréable. Il n’y avait aucun embouteillage sur la route.

À un moment, nous avons aperçu, sur l’autoroute, un panneau publicitaire. Qui montrait la ville futuriste que l’artiste, Akon, veut bâtir à Mbodiène. J’ai alors protesté, contre ce que j’ai appelé « une idée farfelue, peut-être même une nouvelle imposture. » Le chauffeur de taxi m’a alors exprimé son désaccord. Pour lui, il faut des initiatives comme celle-ci pour faire rêver les Africains. Je lui ai rétorqué qu’Akon était purement dans le business. Et puis, on ne va pas construire l’Afrique ou la sortir de sa situation actuelle, avec des rêveries. Le chauffeur était plus enthousiaste et manifestait son adhésion au projet. Selon lui, Akon est dans son droit. Même si c’est un rêve. 

Ce n’était pas la première fois que j’entendais un raisonnement pareil, sur le sujet. J’y ai réfléchi, dans la soirée, au repos. À vrai dire, mes réserves profondes sur ce projet sont maintenues. J’ai du mal à voir, dans ces initiatives grandiloquentes, un quelconque plan révolutionnaire. Capable de nous guérir des véritables maux qui nous accablent. L’impérialisme. L’obscurantisme. La défaillance des élites. La quasi-absence de culture savante. Et puis à qui seront destinées ces tours bizarres ? Quels rêves embrassent ce projet ? Où se trouve la mise en commun, l’égalité sociale ? Est-ce pour reproduire Las Vegas ou Manhattan, en Afrique ? Quelle part l’âme africaine occupe-t-elle dans ce chantier futuriste ? J’ai l’impression qu’Akon City n’est pas un espace d’alternatives réelles. Un lieu désirable, résolument africain. Que l’artiste, malgré toutes ses sorties, et ses incantations, concernant l'Afrique, ne saisit pas les gigantesques problèmes du continent. J’ai fait un tour sur le site internet d’Akon City. On peut y observer, très ouvertement, une impulsion néolibérale, ainsi qu’une promesse élitiste.

Toutes les idées utopiques ne se valent pas. Il y a celles qui cherchent à redonner le pouvoir aux hommes et aux femmes, par le geste démocratique, égalitaire et libertaire. Ces utopies-là veulent réinscrire l’Homme dans une société savante et humaniste. Il y en a d’autres qui promeuvent les valeurs du système dominant. Akon City sera un business, d’abord. Ce n’est pas un projet de révolution. Qui veut engager les femmes et les hommes, vers la vraie transformation mentale et sociale. Ce n’est pas, non plus, une alternative enracinée dans les communs. Qui, symboliquement, propose un véritable projet africain en rupture avec le système dominant. Aussi, cette initiative, à mon sens, pose la question de l’intentionnalité de la diaspora africaine. Que cherche-t-elle à faire ou à se prouver ? Pourquoi se pense-t-elle, souvent, prophète en Afrique ? Il y a, parfois, un esprit messianique chez des hommes et des femmes de la diaspora. Qui veulent se poser en sauveur du continent. Qui pensent qu'ils ont la mission de briser les chaînes. C’est dérangeant. Comme si les Africains, qui vivent et luttent chez eux, ne peuvent pas par leurs sueurs, leurs efforts et leurs sacrifices bâtir un continent vivable.

La parole de l'avenir

Des utopies, il en faut. C’est même urgent. Nous avons besoin d’être déroutés. Nous avons besoin de nouvelles combinaisons, de la pensée et de l’action. Et quoi d’autres encore ? Il faut des alternatives, et surtout beaucoup d’espoir. L’ancien monde pèse encore de tout son poids sur notre destin. Nos énormes potentialités sont carbonisées, par le statu quo. On pourrait même se risquer à dire que nos sociétés se figent, dans une sorte d’abandon tragique. Il faut des hommes et des femmes d’action. Pour fouler aux pieds les structures mentales et sociales, qui méprisent l’audace et la liberté. Les 2,5 milliards de personnes, qui vivront bientôt en Afrique, auront besoin, pour s’épanouir, d’un champ social et culturel favorable à l’innovation, à l’insouciance. À la créativité. Il n’y a aucun miracle : les sociétés instruites et créatives dominent le monde. Les peuples qui savent le mieux développer des idées du futur ont un avantage comparatif sur les autres. C’est ainsi, depuis toujours. Comment mettre l’intensité innovatrice dans les imaginaires ? En permettant le rêve, en libérant l’intelligence. En garantissant l’espoir.

Aujourd'hui, notre vérité est douloureuse. Nos esprits sont encastrés dans la misère. Les problèmes sociaux. Le retard économique et politique. Les pesanteurs sociales et les conservatismes. Cela joue beaucoup sur nos imaginaires. Et handicape notre compréhension réflexive. Nous avons besoin d’échappatoires. Ce qui suppose une exploration de nouvelles voies. Le bouillonnement technologique, à tous les niveaux. Des dynamiques créatives et utopiques. La grande leçon de l’Histoire est que le statu quo n’existe pas. Il n’y a pas d’avenir inévitable, que celui dont on a rêvé et que l’on a construit volontairement. Aussi, les trajectoires de l’histoire sont toujours provoquées par la fougue d’individus, parfois extravagants. Que donc, mille projets fleurissent ! Nous ferons le tri, plus tard. En fin de compte, nous pouvons, pour lui laisser le bénéfice du doute et de l'audace, situer la ville d’Akon dans la parole de l’avenir. En attendant d’y voir plus clair.

Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.

psene@seneplus.com

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Mamadou Ibra Kane sur “Akon City” : “Gondwana ou Wakanda ?”

Par Ankou Sodjago - 04/09/2020

Entre le Gondwana et le Wakanda, il y a un choix à faire. Sans doute à assumer. Choisir entre les deux même si le Gondwana et le Wakanda ont un dénominateur commun : la fiction. Mais l’imaginaire a ça de particulier qu’il se rapproche souvent de la réalité. Tout est de savoir s’il s’agit juste de réaliser nos rêves ou plutôt de rêver nos réalités. Encore que les deux ne s’opposent pas. Pas forcément. La vie, en effet, est faite des deux. Le Gondwana est qualifié ironiquement de “République très, très démocratique” par l’humoriste nigérien Mamane, très connu des auditeurs d’une radio étrangère. Le Gondwana et les excès de son Président, plus dictateur que démocrate et qui impose ses lubies et hobbies à son peuple.

Le Wakanda, royaume fictif dans l’univers Marvel situé en Afrique, est rendu célèbre par le film à succès “Black Panther”. Hommage posthume à son acteur principal, Chadwick Boseman qui vient d’être terrassé par un cancer à seulement 43 ans. “Black Panther” et la belle musique de Baaba Maal. En passant.

Si nous évoquons le Wakanda, c’est parce que nous pensons à la future ville qui s’en inspire et qu’un autre célèbre musicien ambitionne d’implanter ou d’implémenter au Sénégal. Son nom : Akon City. Akon de son pseudonyme américain et d’artiste. Alioune Badara Thiam de son nom de baptême au Sénégal. “Akon City” ou “Wakanda City”, le chanteur sénégalo-américain de RnB assume la ressemblance. Le réalisme nous oblige à dire bienvenue à “La Porte de l’Afrique”, autre appellation de la ville futuriste qui sera érigée sur le site du village de Mbodiène en bordure de l’Atlantique.

Akon 47 ans, Boseman 43 ans, Black Panther (la Panthère Noire) ; Akon City, Wakanda City : toute ressemblance n’est que… pure réalité. Le Wakanda, ses immenses richesses naturelles et ses six millions d’habitants. Akon City et ses 6 milliards de dollars (3 324 milliards de francs CFA selon le cours actuel) représentant le financement du projet, sa crypto-monnaie Akoin, ses studios de cinéma, ses hôtels, ses hôpitaux, ses centres d’affaires et de loisir, son université… Akon City et ses futurs 300 mille habitants.

Qui cracherait sur une telle ville ? Osons le croire : personne. Ceux qui adorent Palm Jumeirah, l’île de rêve de Dubaï avec ses hôtels luxueux, ses restaurants haut de gamme, ses tours d’habitations qui donnent le tournis, ne bouderont pas le plaisir de visiter ou même de vivre à Akon City. Heureux qui comme les futurs Akonais !

Partons du postulat que la future ville intelligente – Smart City ne sera pas un mirage. Prions même pour qu’elle soit une réalité et mieux, plus belle que la maquette qui nous a été présentée. Toutefois des questions subsistent. Qui pourra habiter à Akon City ? Une ville pour riches ? Tant mieux si elle devrait attirer Les Bill Gates, Zuckerberg, Bieber, Rihanna, Kim Kardashian, Beckham, Ronaldo, Messi et tous les milliardaires de la planète, pressés de venir dépenser chez nous leurs colossales fortunes. Mais, la ville touristique qu’Akon City est appelée à être, sera-t-elle accessible à nous autres Sénégalais, notamment aux habitants de Mbodiene ? Le village d’agriculteurs du littoral ne sera-t-il pas chassé de ses terres pour laisser la place à des spéculateurs fonciers et de tous ordres ?

En apparence, le rappeur Akon a eu l’intelligence de discuter avec les villageois de la question foncière qui fâche. Le calme apparent des Mbodiénois, réputés comme tous les autres campagnards, très attachés à leurs terres héritées des ancêtres, est la preuve manifeste que le prince du Wakanda a dû bien négocier ses 500 à 800 hectares. Si cela se confirme, c’est un exemple d’une certaine “diplomatie industrielle” à promouvoir. Un bon arbitrage entre le “titre foncier agro-industriel” et le “titre foncier communautaire”.

Pourquoi Akon a pu obtenir l’assiette foncière que requiert son rêve là où d’autres, avec moins de surface, n’y sont pas parvenus ? Se nommant Alioune Badara Thiam, sa sénégalité quoique mâtinée dans son américanité, ne saurait souffrir d’aucun doute, encore moins contestée. Donc, la raison de son succès est à chercher ailleurs.

Akon City, une chimère ? Espérons que ce royaume du Wakanda aura plus de chance de se réaliser que “Akon Lightning Africa”, le premier grand projet du chanteur en compagnie de l’activiste politique sénégalais Thione Niang et de l’entrepreneur malien Samba Bathily. Une fouille dans les archives pour les mémoires oublieuses. Alors que son projet d’électrification de l’Afrique existe depuis 2015 – plus de 600 millions d’Africains étant sans électricité – Akon n’avait été reçu par le président Macky Sall qu’au bout de 4 années d’attente, le mercredi 3 avril 2019. Cette fois-ci il n’a pas attendu longtemps pour présenter, le mardi 1er septembre 2020, la maquette de sa ville futuriste au chef de l’État sénégalais.

Une année d’intervalle entre deux audiences au Palais pour vendre deux projets grandioses. Rêvons avec Akon ! Les pieds sur terre d’où sortira cette cité… Akonique. Sûrement pharaonique. Qui vivra verra.

LA COMPLICITE DES ELITES

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LA COMPLICITÉ DES ÉLITES

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Ceux qui appauvrissent le continent – FMI, Banque mondiale, OMC, etc. – peuvent dormir tranquillement : ils peuvent toujours compter sur le soutien de certains fils du continent qui diront que si l’Afrique est en retard, c’est de sa seule faute

Bosse Ndoye  |   Publication 10/08/2020

"Les blancs s'en vont mais leurs complices sont parmi nous, armés par eux ; la dernière bataille du colonisé contre le colon, ce sera souvent celle des colonisés entre eux.[1]" Frantz Fanon,

Depuis les déclarations des indépendances officielles de nombre de pays africains dans les années 60 jusqu’à nos jours, beaucoup d’événements survenus sur continent n’ont cessé de renforcer la véracité des propos de Fanon et de prouver leur actualité.

Dans l’actuelle République démocratique du Congo, ex-Zaïre, Patrice Lumumba l’a malheureusement très vite appris à ses dépens. En effet, pour maintenir l’exploitation de son pays que d’aucuns qualifient de scandale géologique – tant le sous-sol est riche -, l’ancienne puissance coloniale, la Belgique, poussée entre autres par l’Union minière, fit rapidement allumer des feux fratricides – auxquels elle participa amplement – par le biais de ses laquais Moïse Tshombe et Albert Kalonji. Ces derniers organisèrent respectivement la sécession de Katanga et du Kasaï, les deux régions les plus riches du pays juste quelques semaines après la déclaration d’indépendance. Cet événement allait être l’un des premiers, sinon le premier d’une longue série de confrontations malencontreuses – allant de coups d'État aux rebellions en passant par des liquidations sommaires - mettant aux prises des fils d’un même pays, d’un même continent ; les uns luttant pour le développement et la libération complète de leur peuple ; les autres agissant de connivence avec une ou plusieurs puissances impérialistes étrangères, qui tirent généralement les ficelles en échange de quelques avantages ou soutiens.

Si cette situation n’avait été et n’est encore que l’œuvre d’inconnus désespérés à la recherche de notoriété ou de richesses, elle eût été moins surprenante et choquante. Mais elle a été aussi et demeure l’affaire de certains parmi les fils du continent occupant ou ayant occupé les premiers rôles dans leurs pays et jouissant d’une certaine réputation sur le continent. Les cas de Senghor et d’Houphouët Boigny sur le plan politique parmi tant d’autres en Afrique noire francophone peuvent bien étayer ces propos.

Vu, non sans raison, par Ousmane Sembene – à travers le personnage de Léon Mignane - comme étant, après Faidherbe, le meilleur produit de l'ancienne métropole, et le meilleur préconsul que Paris ait envoyé en Afrique francophone[2]; par une universitaire française[3] comme  étant le colonisé introuvable ; par Mongo Béti[4], comme la plus noble conquête de l’homme blanc, l’oncle Tom-Senghor[5] ; par Boubacar Boris Diop, comme un homme ondoyant, un être entre deux eaux[6], le premier président sénégalais a souvent servi de relai à l’ancienne métropole dans l’exercice de ses basses besognes sur le continent. Il a participé activement à la mise en quarantaine de Cheikh Anta Diop loin de l’Université de Dakar et du champ politique pendant plusieurs années de peur qu’il n’inoculât le virus de l’éveil dans les jeunes consciences endormies dans le pays afin d’éviter d'y faire vaciller les intérêts de la France. D’après Roland Colin, rapportant les propos de Mamadou Dia, lors de la rencontre de Gonneville-sur-mer entre ce dernier et Senghor, à propos de la position à tenir lors du référendum de 1958, le président-poète avait demandé de laisser le pays rester encore quinze à vingt ans[7] sous domination française avant de penser à l’indépendance. Ce n’est dès lors pas étonnant qu’il ait tenu ces propos : "Le carré français, croyez-moi, nous ne voulons pas le quitter. Nous y avons grandi et il y fait bon vivre. Nous voulons simplement...y bâtir nos propres cases, qui élargissent et fortifieront en même temps le carré familial, ou plutôt l'hexagone France[8]."  C’est sous sa présidence que l’Opération Persil et l’Opération Mar Verde – en partie - furent préparées au Sénégal pour faire couler la Guinée de Sékou Touré dont le seul tort était d’avoir osé dire non à la France pour se soustraire à sa domination. C’est la preuve que ceux qui sont contents de leur asservissement trouveront toujours dérangeants ceux qui réclament haut et fort leur liberté. Beaucoup d’autres choses peuvent être dites sur Senghor agissant pour la France au détriment de son peuple et de ses frères africains.

Le premier président ivoirien - que Frantz Fanon désignait comme un ennemi de l’indépendance de l’Afrique ; un homme de paille du colonialisme pour avoir affirmé que l’Algérie doit demeurer dans le cadre français, pour être allé défendre les thèses françaises aux Nations Unies[9] - a été avec Senghor l’autre béquille sur laquelle la France s’est longuement appuyée pour mener sa marche tranquille visant à asseoir sa domination en Afrique francophone. En agissant de connivence avec l’ancienne métropole, il a joué un grand rôle dans la dissuasion du Dahomey (actuel Bénin) et de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) de participer à la Fédération du Mali, qui devait les unir avec le Soudan français (actuel Mali) et le Sénégal. C’est sous son instigation que le Conseil de l’entente regroupant à l’époque de sa création le Bénin, le Niger, le Burkina Faso fut mis sur pied pour contrecarrer la Fédération du Mali. L’ancien président ivoirien avait tout fait pour éviter à son pays de s’unir avec ceux qu’il appelait les "affamés du Sahel", selon les propos de Roland Colin. Il a soutenu Kasa-Vubu, adoubé par Paris, contre Lumumba à l’ONU, a participé à la déstabilisation de la Guinée nouvellement indépendante et au renversement de Kwamé Nkrumah en 1966 : "Houphouët Boigny a permis aux conspirateurs d’utiliser la Côte d’Ivoire pour coordonner l’arrivée et le départ de leur mission[10]". Toujours pour son soutien indéfectible à la France - dont le rôle est bien connu dans la guerre du Biafra - il a été parmi les premiers à reconnaître le gouvernement sécessionniste de Biafra. C’est même en Côte d’Ivoire que le Colonel Ojukwu trouva refuge après sa tentative avortée de sécession. Jacques Foccart souligne que : "Le général de Gaulle lui donna carte blanche pour aider la Côte d’Ivoire à aider le Biafra." [11] Comme dans le cas de Senghor, beaucoup de choses peuvent être dites sur Houphouët agissant en faveur de la France au détriment de son peuple et de nombre de ses frères africains.

Alassane Ouattara, dont il était très proche, ne fait que marcher sur ses pas. Comme son homologue sénégalais Macky Sall - en bons successeurs du couple Houphouët-Senghor - il n’a pas hésité à louer les bienfaits du franc CFA, à expulser de son pays ceux qui ont osé le critiquer comme Kemi Séba et Nathalie Yamb - dans son cas. Tous les deux préservent jalousement les intérêts français dans leurs pays au grand dam des populations locales. La décision hâtive et suspecte de remplacer le franc CFA par l’Eco ne constitue pas seulement un coup de Trafalgar de la part de Ouattara, mais elle est aussi un court-circuitage de la CEDEAO dans son projet de monnaie sous régionale décidé depuis plusieurs décennies et un mépris de l’opinion de nombreux Africains qui veulent couper le cordon ombilical monétaire avec la France.

La guerre fratricide que se livrent les anciens colonisés pour le compte des anciens colonisateurs sur le continent n’est pas seulement physique et armée, elle aussi intellectuelle. La particularité pour celle-ci est que l’ancien maître n'a pas toujours besoin de tirer quelque ficelle que ce soit. Car d’autres peuvent agir à sa place. Ayant largement réussi sa colonisation - qui en plus d’avoir été une entreprise de domination, d’exploitation économique a été aussi une entreprise d'aliénation, de décérébration pour employer les mots de Fanon -, elle peut compter sur une certaine élite formée dans ses écoles, dans ses universités qui est prête à la défendre bec et ongle intellectuellement. Ce sont les personnes composant cette élite que Sartre, dans sa préface des Damnés de la terre, qualifie d’êtres truqués, des mensonges vivants, tant le décalage est grand qui les sépare de leurs peuples. Si bien qu’ils ne peuvent même plus communiquer. En outre, comme le rappelle Odile Tobner : "Les intellectuels noirs sont étroitement surveillés. Toute une génération de diplômés est embrigadée. La docilité est le prix à payer pour accéder aux rôles de figuration, assortis de prébendes, qui vont faire des dirigeants africains les vampires de leurs peuples. Il s'agit aussi de déconsidérer autant que faire se peut les rares voix capables de galvaniser les esprits colonisés.[12]" 

Il n’y a souvent que sur le continent africain que l’on trouve certaines divergences sur la défense d’intérêts nationaux face à d’autres pays étrangers. Là où l’unité nationale, l’union sacrée est facilement obtenue dans d’autres pays, même parfois pour des causes dépourvues de noblesse ou tout simplement iniques. Dès lors, les anciens pays esclavagistes n’ont pas besoin de s’excuser ou de réparer leurs méfaits, il y aura toujours des fils du continent, des intellectuels – parfois stipendiés ou affublés de titres pompeux ou lauréats de certains prix…en Occident - pour dire que si les Blancs ont osé réduire certains fils du continent en esclavage, c’est parce qu’ils étaient aidés par d’autres Africains. Peut-être ignorent-ils que chaque domination crée des collaborateurs dans la population soumise. L’exemple de la France sous l’Occupation est patent. Ceux qui appauvrissent le continent noir – le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, les néocolonialistes, etc. – peuvent dormir tranquillement : ils peuvent toujours compter sur le soutien de certains fils du continent qui diront que si l’Afrique est en retard, c’est de sa seule faute. Certes, face à la gabegie, aux dirigeants qui s’accrochent manu militari au pouvoir en toute illégalité constitutionnelle, au népotisme, au pillage, aux détournements de deniers publics, à l’absence de patriotisme de nombre de dirigeants, l’attitude, les discours et la frustration de ces personnes, qui disent qu’il est trop facile de vouloir toujours se décharger sur l’Occident, sont très compréhensibles. Mais ce serait une erreur que d’ignorer l’impact négatif de la dette odieuse, la détérioration des termes de l’échange, les chantages des institutions financières internationales, les rapports de force défavorables à la plupart des pays africains et surtout leur absence d’indépendance véritable...Notamment les anciennes colonies françaises de l’Afrique subsaharienne. De plus, l’Occident n’hésite pas à réviser l’histoire, à trouver des descendants d’esclaves et de colonisés pour défendre ses positions ; bref à tout tenter pour faire porter aux Africains "le chapeau du sous-développement" qui sévit sur une bonne partie du continent tout en occultant sa part de responsabilité dans les conséquences néfastes de la traite négrière, de la colonisation et actuellement du néocolonialisme qui y plombent le décollage économique de beaucoup de pays. On ne sort pas culturellement, économiquement, psychologiquement indemne de 5 siècles de domination. Cette situation fait souvent penser au complexe de Néron dont parlait Albert Memmi[13]. Pour légitimer leurs pillages des pays « asservis » et défendre leur rôle d'usurpateurs, les colonisateurs, par le passé, et les néocolonisateurs, de nos jours, ont échafaudé toutes sortes d'arguments et de théories pour « rendre licites » leurs agissements afin de se donner bonne conscience. Autrefois, les premiers nommés se cachaient derrière le manteau de la supériorité raciale et de la mission civilisatrice qui en était un corollaire pour conquérir des pays. Mais vu que tout le monde sait maintenant que leurs arguments sont scientifiquement faux et fallacieux, politiquement incorrectes et anachroniques, leurs successeurs ont changé de stratégies. Ils dénigrent les pays « soumis » ou à « soumettre » en dénonçant certaines de leurs pratiques qualifiées de "barbares", leur inaptitude à exploiter et à utiliser convenablement leurs propres richesses et leur propension à la dictature et à la corruption. Et en même temps, ils louent le développement technologique et économique et la « démocratie » dans leur pays et n’hésitent pas à falsifier ou à réécrire l'histoire pour servir de vils desseins. Du racisme biologique, ils sont passés au racisme culturel et culturaliste. Les périodes changent, mais les pratiques demeurent sous d'autres formes. Rien de nouveau sous le soleil. Donc, nombre de problèmes sur le continent doivent être considérés au minimum sous un angle double quand on veut les analyser. Sinon le résultat risquerait d’être hémiplégique.

Pour ce qui concerne le déboulonnage de la statue de Faidherbe, la situation n’avait même pas besoin de tous ces débats houleux, de toute cette dissertation tant ce qui est à faire est évident puisque c’est juste une question de dignité. Imaginez une statue de Bugeaud à Alger, celle d’Hitler à Tel-Aviv. C’est impensable !

Le problème des dirigeants qui collaborent avec des puissances étrangères au détriment de leurs peuples renvoie encore et toujours à la question de la souveraineté véritable, et partant à la question de puissance. Tant que l’on n’aura pas la liberté d’élire les dirigeants que l’on veut et de se séparer d’eux démocratiquement lorsque ne font plus l’affaire, la capacité de nous défendre, de nous nourrir, de nous soigner tout seuls, on aura toujours au sommet de nos États des présidents fantoches, soutenus de l’extérieur et plus préoccupés à avoir le satisfécit des grandes puissances, des institutions financières internationales que par le bien-être et la tranquillité de leurs peuples. De petits pays faibles et divisés ne pourront pas changer cet état de fait. Seul un ensemble fort en sera capable. D’où la nécessité de s’unir, comme l’avaient souhaité de tous leurs vœux Cheikh Anta Diop et Kwamé NKrumah.

[1]Cité par Odile Tobner, Du racisme français, quatre siècles de négrophobie, p.225

[2] Ousmane Sembene, Le dernier de l’empire, p.344

[3] Boubacar Boris Diop, L’Afrique au-delà du miroir, p.104-105

[4]Mongo Béti, Les Deux mères de Guillaume Ismaël Dzewatama, p. 158

[5] Mongo Béti, Le Rebelle 1, p.350

[6] Boubacar Boris Diop, L’Afrique au-delà du miroir, p.90

[7]Roland Colin, Sénégal notre pirogue, au soleil de la liberté, p.104

[8] Léopold Sédar Senghor, intervention à l’Assemblée nationale, séance du 29 janvier 1957 , http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-discours-parlementaires/leopold-sedar-senghor-29-janvier-1957

[9]Pour les révolutions Africaines, p.135

[10]Bridgette Kasuka, citée par Said Bouamama, Manuel stratégique de l’Afrique, p.71, Tome 2

[11]Ibid, p.71

[12] Odile Tobner, Du racisme français, quatre siècles de négrophobie, p. 228-229

[13] Albert Memmi, Portrait du colonisateur, portrait du colonisé, p.72

Préservation de l'Environnement au Sénégal: la Mère des Batailles !

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Alerte toutes pollutions : Dakar, une bombe écologique ?

Par: Le Monde - Le Monde | 10 mars, 2020

VIDEO : https://youtu.be/C1jzYZGg9Bs

Fin février, durant trois longues journées, Dakar a été plongée dans un épais nuage de poussière provenant du Sahara. Pendant ces épisodes, de plus en plus courants, la concentration de particules fines dans l’atmosphère explose. En termes de pollution atmosphérique, la ville dépasse les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : la concentration de particules fines est en moyenne cinq fois supérieure aux recommandations de l’OMS. Des pics de pollution qui ont plusieurs sources. Pour les comprendre, notre journaliste a parcouru la ville, du centre-ville à la plage de cap Manuel, en passant par la zone industrielle, la gare de Colobane, les quartiers Médina et HLM, le marché de Soumbédioune et la décharge de Mbeubeuss.

Protection de l’Environnement et gestion des déchets biomédicaux : Riad Kawar, les contrecoups de l'activisme

Par: Marième Birame BÂ - Seneweb.com | 06 mars, 2020 à 10:03:01  | Lu 645 Fois |  11 Commentaires

Militant reconnu de la protection de l’Environnement au Sénégal, Riad KAWAR s’est illustré par ses bulletins météo, sa veille sur la qualité de l’air, sa mobilisation pour la défense du littoral et la lutte contre l’occupation anarchique des sols, l’alerte sur la propagation des déchets médicaux.

Cet activisme sur tous les fronts pour une cause d’utilité publique lui a valu une reconnaissance méritée dans les milieux du développement durable, mais également des inimitiés parmi les pollueurs, qui ont même cherché à l’intimider.

Pas de quartier pour les empêcheurs de polluer en rond: circulez, y’a rien à voir…

Témoignage vidéo: https://www.seneweb.com/news/Video/gestion-des-dechets-biomedicaux-riad-kaw_n_310776.html

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Au Sénégal, des citoyens se mobilisent pour un Dakar plus vert

Victime d’une urbanisation galopante, la presqu’île du Cap-Vert voit sa superficie d’espaces boisés réduite à la portion congrue.

Par Marie Lechapelays - Le Monde Afrique - Publié le 04 mars 2020

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Stop à l’urbanisation galopante de Dakar qui ajoute de la pierre à la pierre. « Pourquoi la ville n’aurait-elle pas son Central Park avec des arbres, des fleurs, un lac, des animaux, de la pelouse ? », s’insurge Mamadou Sakho, un militant écologiste sénégalais de 35 ans.

Samedi 29 février, la séance de projection de son documentaire Sénégal vert. Horizon 2035 a rassemblé à la librairie de L’Harmattan de Dakar une centaine de jeunes citadins. Tous militent pour que leur ville, vitrine du pays, ne ploie plus sous le poids d’une urbanisation galopante, mais regagne « son lustre d’antan ». Un groupe parmi d’autres où, aujourd’hui dans la capitale du Sénégal, les citoyens se mobilisent pour une ville plus verte.

Mi-janvier, Mamadou Sakho avait publié une pétition largement relayée sur les réseaux sociaux. Il voulait transformer l’ancien aéroport international Léopold-Sédar-Senghor de Dakar – 600 hectares en plein cœur de la capitale – en réserve naturelle. Cet espace serait « la symbolique d’une nouvelle vision écologique non seulement sénégalaise, mais tout simplement africaine », souligne-t-il dans sa pétition.

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Si plus de 20 000 personnes l’ont signée, peu croient le projet possible. En 2017, l’aéroport international du Sénégal déménageait à cinquante kilomètres de Dakar, laissant ouvertes les possibilités pour ce gigantesque espace de la presqu’île. Une partie de l’ancienne infrastructure est dès lors confiée par décret présidentiel à l’armée, qui l’utilise pour les manœuvres aériennes militaires, les voyages présidentiels et ministériels.

Le reste est cédé au goutte-à-goutte pour la construction d’immeubles privés et d’opérations immobilières. Un projet de cité financière futuriste a d’ailleurs été annoncé. Mais, depuis, plus un mot sur ce qui devait ressembler à la Casablanca Finance City, reconnue comme la première place financière du continent, mais reste un projet dans les limbes.

« Une ville qui ne respire plus »

Dans ce contexte, les citoyens sentent bien que leur mobilisation massive peut faire plier les politiques. Et qu’il y a urgence. Aujourd’hui, le parc forestier et zoologique de Hann, situé à 6 kilomètres du centre-ville, est le seul endroit où les Dakarois peuvent respirer sous les arbres. Soixante hectares de verdure pour plus d’un million et demi d’habitants à Dakar même, c’est peu.

Selon le plan directeur d’urbanisme de Dakar et de ses environs horizon 2035 du ministère sénégalais du renouveau urbain, de l’habitat et du cadre de vie, « la superficie d’espaces verts [est] de 0,15 mètre carré par personne actuellement » dans la capitale. Un chiffre que le ministère voudrait faire passer à « 1 m2 par personne », toujours selon le document.

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Pour Mamadou Sakho, cet objectif est impossible à atteindre si un espace comme celui de l’ancien aéroport ne redevient pas vert. « C’est la dernière chance d’avoir un poumon dans cette ville qui ne respire plus », insiste-t-il. D’autant que la population urbaine continue à croître à un rythme élevé.

Face à la pression foncière, le littoral est aussi menacé. Le 15 février, Riad Kawar, un autre militant écologiste dont la page Facebook « La météo dakaroise de Riad » est très suivie, publiait une vidéo alarmiste. « Des promoteurs immobiliers sont en train de détruire les falaises qui protègent le Plateau [centre-ville] de Dakar », prévient-il, montrant des pelleteuses repoussant la terre de la falaise vers la plage du Cap Manuel, à une extrémité de la presqu’île.

« Des constructions anarchiques »

Au lendemain de cette vidéo devenue virale, la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS) a fait arrêter le chantier. Mais « c’est certainement temporaire », se désole Riad Kawar. Non loin, il a remarqué que des résidences immobilières avaient déjà « grappillé » sur la falaise. Il y a même, ça et là, « de graves craquelures », raconte-t-il, inquiet des mouvements de terrain induits par les constructions, qui font risquer éboulements et glissements de terrain.

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Le grignotage foncier du littoral n’est pas nouveau à Dakar. Le protéger, c’est le combat d’une vie pour Moctar Ba, qui fait partie des outrés de la première heure. Depuis les années 2000, l’association Nouveau Monde qu’il préside a vu des « constructions anarchiques » grignoter le littoral, ce « joyau de Dakar ». Depuis quelques années, une zone comme la corniche ouest, au plus près de la mer et dont l’urbanisation est très réglementée, est en travaux permanents, en dépit des réglementations en vigueur.

A l’occasion de la dernière élection présidentielle, en février 2019, il avait même rédigé un « Pacte politique pour sauver le littoral », enjoignant les cinq candidats en lice de « prévenir la perte irréversible du capital biologique, esthétique et identitaire [que le littoral] représente » mais aussi, de « lutter contre tout bradage ».

Comme Saliou Beye qui travaille aux abords de l’ancien aéroport, il ressent le sentiment d’être lésé, oublié comme l’intérêt général. Il assure que Macky Sall, alors candidat et réélu à sa propre succession, l’avait félicité pour son pacte. Mais depuis, « rien n’a bougé ».

Reboiser toute la corniche de la presqu’île

La raison de cet immobilisme tient en une bulle spéculative qui gangrène la capitale. La ville est mangée par « un urbanisme d’opportunités foncières », explique Djibril Diop, chargé de cours à l’Ecole d’urbanisme et d’architecture de paysage à la faculté de l’aménagement de l’université de Montréal.

Une problématique dont il s’est emparé dans un livre publié en 2012, Urbanisation et gestion du foncier à Dakar : défis et perspectives« La demande est forte, c’est une manne financière très importante, assure-t-il au Monde Afrique. Tout est vendu par opportunisme. »

Normalement, les prix sont définis par quartier par l’Etat. En réalité, ceux pratiqués sont doublés, voire triplés. Face à de tels enjeux économiques, et malgré l’existence de différents codes, comme celui de l’environnement, des collectivités locales et territoriales, de l’urbanisme, qui protègent certaines zones de la ville de toute construction, la préservation de l’environnement ne fait pas le poids.

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Quelques citoyennes adoptent des stratégies astucieuses, de dernier recours. Il y a quelques mois, Mara Baalbaki, une femme d’affaires, a créé l’association Ecolibri pour reboiser toute la corniche de la presqu’île. Repérant un endroit vierge pour l’instant épargné de tout projet de construction, elle y a planté quelques arbres et des plantes résistantes. « S’il y a quelque chose, normalement on n’y touchera pas », précise-t-elle avec un air malicieux. Une astuce réitérée par Riad Kawar qui a fait planter plus de cent cinquante arbres pour stopper les pelleteuses aplanissant la falaise.

Depuis son élection, fin septembre 2018, Soham El Wardini, la maire de Dakar, veut rendre la capitale plus saine. Mais le partage de la gestion des espaces entre la ville, les collectivités locales et l’Etat rend les réponses trop lentes et floues pour la population. Un « Central Park » au cœur de Dakar, un littoral protégé, une utopie ? « Peut-être, répond Mamadou Sakho, mais on ne va pas lâcher l’affaire. »

Marie Lechapelays (Dakar, correspondance)

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FORUM RSE 2018 SUR LA BIODIVERSITE - 29 - 30 NOVEMBRE 2018 FIMELA

 
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Pour VISIONNER LE REPORTAGE VIDEO SUR LE FORUM RSE 2018 : un CLICK SUR L’IMAGE AU dessus: https://youtu.be/V1dOlscvhAs

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video reportage du Forum RSE 2018: : https://youtu.be/V1dOlscvhAs

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Djilor (Communauté rurale de Fimela - Delta du Saloum) les 29 & 30/11/18

A l'issue du Forum, les acteurs locaux ont lancé le processus de constitution de l'Initiative RSE Fimela


Etaient présents :

*Les Partenaires institutionnels : CNP, Mairie de Fimela, Aspt, Wetlands, Ise, Gaia et les hôtels locaux La Source aux Lamantins et Le Pélican

*Les Entreprises sponsors : Eiffage, Sonatel, Terangagold, Senelec, Wartsila, Bhs, Lse, Iamgold, Dp World

* le Comité scientifique composé de RSE Senegal, Gaia, Ise, Wetlands, Eiffage, Senelec

*60 participants dont 21 représentants de 15 entreprises engagées dans la RSE


Résultats issus des travaux :

a) détermination par les participants des enjeux de DD du territoire de Fimela

b) priorisation par les acteurs locaux de 5 enjeux majeurs (voir ci-après) préfigurant les thématiques de projets RSE structurants à élaborer et mettre en oeuvre avec l'appui des partenaires techniques et des entreprises

c) constitution par les acteurs locaux de l'Initiative RSE Fimela, première initiative RSE locale du genre en Afrique francophone

d) l'Equipe scientifique du Forum RSE 2018 (RSE Senegal, ISE, GAIA, WETLANDS, EIFFAGE, SENELEC) assistera les dirigeants de l'Initiative RSE Fimela dans la structuration de leur organisation

e) prochaine étape : élaboration de la feuille de route pour la structuration de l'Initiative RSE Fimela dans le cadre d'un atelier à organiser par les acteurs locaux au plus tard fin Janvier 2019 sur site de la Commune de Fimela

Les 5 enjeux majeurs retenus :

1- Protection, restauration, gestion des écosystèmes et plus spécifiquement de la mangrove et de la palmeraie,

2- Synergie entre connaissances scientifiques et savoir local,

3- Education environnementale, formation et renforcement des capacités,

4- Mobilisation sociale et engagement des parties prenantes

5- Valorisation des ressources et des savoirs-faire locaux

Autre fait marquant :

*Contribution de 1.500.000 Fcfa remise par le Collectif des entreprises sponsors au Syndicat d'Initiative et du Tourisme du Saloum / branche Fimela pour le renforcement des capacités de l'institution


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