CNP FM: Vis ma vie d'Entrepreneur: Louis Dione BIAGUI - CEO de Buutic

L’ENTREPRISE CITOYENNE

Le magazine radiophonique du Conseil National du Patronat

En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer

Diffusé le 17/12/2019

Sur Radio Sénégal International - 92.5 FM

La Semaine Mondiale de l’Entreprenariat

 
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« Vis ma Vie d’Entrepreneur », c’est le thème d’un atelier de partage organisé par le CNP et la fondation Konrad Adenauer dans le cadre de la Semaine Mondiale de l’Entreprenariat, avec le concours de Jokkolabs. Cette rencontre intergénérationnelle a été très intéressante car elle a permis de créer des ponts entre des acteurs économiques confirmés et des opérateurs de demain.

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M. Louis Dione BIAGUI, dit Louis de Buutic - Entrepreneur :

Pouvez-vous nous présenter Buutic ?

Buutic.com est une plateforme d’acquisition de clients. Nous apportons un appui à notre communauté d’intermédiaires commerciaux. Nous les aidons à pouvoir performer en mettant à leur disposition des produits à commercialiser et des ateliers de renforcement de capacités ainsi qu’une plateforme digitale qui leur permet de pouvoir suivre leurs performances.  Nous aidons également les entreprises technologiques à déployer leurs solutions sur le marché

Pour arriver à ce résultat, quelles ont été les contraintes que vous avez rencontrées ?

Il faut savoir que c’est un long processus. Les difficultés que j’ai rencontrées en tant que startup, c’est le financement, la formation, l’accompagnement et l’acquisition de compétences. Et tout ce qui peut freiner une startup sur son chemin.

Comment avez-vous pu grandir. Vous vous êtes appuyé sur des incubateurs ou des structures ?

Nous aurions bien aimé. A la base, le premier atelier auquel on a participé a été organisé par des startups comme nous. Sinon on a postulé dans plusieurs incubateurs mais il semblait qu’ils ne comprenaient pas réellement ce qu’on proposait en réalité. La plupart des incubateurs ont des processus bien définis. Je ne suis pas contre ça, mais dans le monde de l’innovation, il y a toujours des nouveautés et d’autres paramètres à prendre en compte. Loin de me décourager, ça m’a permis d’aller de l’avant. 

 Aujourd’hui, par rapport à l’accès au marché, est ce que vous êtes satisfait et quels sont les freins à l’accessibilité du marché ?

Les clients, ce sont les premiers bailleurs. Mais notre plateforme est particulière dans le sens où nous apportons surtout de la valeur aux autres intermédiaires commerciaux. Les autres sont plus des partenaires pour nous. Nos clients en général ce sont les startups. On a souvent des difficultés car les grosses boites ont un problème de confiance envers les petites boites.

Par rapport aux limites, nous arrivons à décrocher des contrats que nous avons du mal à exécuter faute de ressources. Il n’y a pas de banques prêtes à nous accompagner. Les banques n’ont pas de formules pour accompagner nos structures car elles sont figées sur des crédits classiques avec business plan, sûretés et garanties foncières qui ne correspondent pas à notre profil.

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à cet atelier ?

J’aime bien voir des gens d’autres horizons car c’est source d’inspiration et d’enseignements pour de jeunes entrepreneurs. Ensuite, nous avons eu accès à des gens expérimentés qui évoluent dans de grandes entreprises. J’avais besoin d’aller les voir pour leurs exposer ce que nous faisons, et voir s’ils peuvent apporter une contribution. Ils m’ont même corrigé dans la manière d’expliquer les choses. Souvent dans mon environnement les gens comprennent ce que je dis mais là-bas, j’ai mis plus d’une heure pour expliquer. Et j’ai eu des coachs qui m’ont corrigé, rectifié afin que j’explique de manière assez claire à un public moins averti des subtilités des TIC.

Qu’est-ce que vous attendez actuellement des entreprises et des pouvoirs publics en termes d’accompagnement, et qu’est-ce qui vous motive ?

On veut être une réponse par rapport à l’emploi, l’employabilité et l’auto-emploi. Imaginons qu’il y’avait 300 000 personnes qui arrivent sur le marché de l’emploi chaque année, nous pouvons être une solution à cela car on a une capacité de pouvoir commercer.

Ce que nous attendons des pouvoirs publics, c’est une meilleure compréhension parce que pour la plupart des startups, ce qu’on essaie de faire c’est de contribuer au développement de notre environnement et ne pas être seulement des consommateurs. Nous avons quelque chose à apporter.  D’ailleurs, je le dis souvent quand on va à l’international, on doit apporter des choses qui nous ressemblent. Quelque chose qu’on ne retrouve pas ailleurs. Et il faut que nos gouvernants comprennent cela. Il faut qu’ils sachent que pour un produit innovant, il n’existe pas de modèle préétabli. Par exemple pour faire un prototype, la startup a besoin de moyens. Et ce n’est pas une banque qui va financer ça car il n’y a aucune année d’expérience derrière. Et il faut qu’il y ait des gens pour aider à la réalisation.  C’est ce que j’attends de nos dirigeants. C’est-à-dire qu’ils comprennent les enjeux.

En réalité, toutes les grosses entreprises du monde, connaissent les enjeux d’accompagner l’innovation. En réalité la plupart des grosses boites ont été quelque part mangé par l’innovation car elles n’ont pas su percevoir les transformations qui se faisaient. Et les startups prennent en charge cet aspect et contrairement aux grosses entreprises. Au Sénégal il y a des entreprises qui le comprennent comme Orange…

Peut-on imaginer dans un avenir proche de voir émerger une organisation professionnelle de startups, qui prendrait en charge leurs préoccupations spécifiques ?

En réalité il existe déjà deux organisations. Le seul problème c’est que dans ma vision des choses, une startup ce n’est un moment de la vie d’une entreprise. Toutes les entreprises aspirent à dépasser ce stade. Et je me demande, lorsque l’entreprise qui est dans cette organisation de startups aura grandi, est-ce qu’elle devra la quitter ou pas ? Mais il n’empêche que c’est une bonne idée.  Mais ce qu’on demande avant tout, c’est une bonne écoute, à l’image de ce qui se pratique au Rwanda.