LA FRANCE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC L'ISLAM ?

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DÉMISSION DE L’ORDRE DE LA LÉGION D’HONNEUR FRANÇAISE

PAR AMADOU TIDIANE WONE

EXCLUSIF SENEPLUS - Aujourd’hui, je ne me sens pas honoré de partager le même ordre que Samuel Paty pour des raisons profondes et sacrées. Emmanuel Macron, vous avez cherché à transformer les outranciers en héros

Amadou Tidiane Wone | Publication 12/11/2020

Lettre ouverte à Emmanuel Macron

Contexte. Un journal presque confidentiel, Charlie hebdo ex Hara-kiri, a fait de la provocation son style et de l'outrance son gagne-pain. Tant que ces dérives restaient confinées dans l'espace hexagonal, ou le cercle limité de la francophonie, l'on aurait pu ne pas s'y intéresser outre mesure. En effet : « avant janvier 2015, Charlie Hebdo sortait tout juste d'une période financièrement difficile. Avec un tirage de 60 000 exemplaires et moins de 30 000 ventes par semaine (dont environ un tiers sur abonnement)…» Source Le Point

Ainsi donc, ce canard boiteux de la presse de caniveau cherchait désespérément le moyen de se sortir du trou dans lequel l’indifférence publique l'avait confiné. Quoi de mieux, pour faire parler de soi, que de s'attaquer à une célébrité, se sont dit les promoteurs de ce torchon. Et qui est plus célèbre que le Prophète de l’Islam ? Plagiant, sans honte, le précurseur danois en ignominie, la rédaction de Charlie Hebdo publie, à la Une, un dessin qui masque à peine l’indigence mentale de son auteur. Avec un seul objectif subliminal : créer le buzz afin d'augmenter leurs ventes et sauver leur journal de la faillite. Jusqu'ici rien de glorieux. Ni de héroïque. Rien que du pilotage, à courte vue, d'une rédaction qui tente de sauver son organe du naufrage.

Il se trouve que Charlie Hebdo n'avait pas pris la pleine mesure de l'outrage, ni de ses conséquences telluriques, sur près de deux milliards de croyants dont le Prophète Mouhammad (PSL) est le leader, la référence, la boussole.  Cet homme exceptionnel est à la tête d'une communauté humaine multiraciale, enjambant frontières administratives et étatiques, toutes conditions sociales confondues, depuis 14 siècles ! Qui dit mieux ?  Le Coran, dont il est le transmetteur, est le livre au plus fort tirage de tous les temps : plus de 3 milliards d’exemplaires, vendus ou offerts, en circulation permanente ! Rien à voir avec les plus forts tirages de Charlie Hebdo au pic de la polémique. Plutôt de la bulle médiatique, malencontreusement entretenue par quelques marginaux de la classe politique et intellectuelle française. Au mépris de toutes les valeurs fondatrices de la civilisation de l’universel, entendue comme la confluence des différences qui exhaussent et expriment ce que l’homme est de meilleur. En effet, une ambiance délétère de stigmatisation de la communauté musulmane mondiale prend forme et pourrait donner naissance, si des esprits éclairés ne se manifestent, à une tragédie universelle aux conséquences incalculables.

Monsieur le président Emmanuel Macron,

Dans ce contexte périlleux, l'on se serait attendu, de la part du dirigeant de la France, à un certain sens de la mesure ou, tout au moins, à de la retenue. En plus d'une capacité de discernement qui apprécie correctement les risques géopolitiques et stratégiques d'une confrontation avec le monde musulman. Bien au contraire ! Et depuis la republication de dessins insultants et inadmissibles pour les musulmans, vous avez pris fait et cause pour la transgression. Vous avez cherché à transformer les outranciers en héros.  Au mépris de la profondeur de la peine causée à des milliards de croyants. Les yeux rivés sur les enjeux de la politique intérieure française, notamment la récupération de l’électorat des extrêmes, vous procédez à une théâtralisation de la douleur compréhensible des familles des victimes, pour tenter d'en faire le ciment d'une légitimité populaire qui vous fait tant défaut. A l’excès. Les autorités danoises n’avaient pas emprunté ce chemin déraisonnable. Un chef d’Etat doit se tenir à équidistance des communautés qui composent la Nation qu’il dirige. Nul ne peut plus nier l'existence d'une composante musulmane de la nation française ! Héritage de l’histoire coloniale de la France, conversions de plus en plus nombreuses de citoyens français de souche. L’islam, en France, est une réalité en constante progression. N'en déplaise à ceux qui veulent réduire la France à leurs fantasmes d'un monde révolu qui a donné naissance à de nouvelles réalités humaines, démographiques et sociales.

Outre le fait qu'il est de plus en plus discutable de faire porter le chapeau systématiquement, à l’islam et aux musulmans pour tout attentat terroriste, il est temps de se demander pourquoi l’assassin de Samuel Paty a été tué au lieu d’être arrêté pour les besoins de l’enquête. C’était juste un adolescent armé d'un… couteau face à une brigade d'intervention de la police française. Des professionnels donc. Il n'est pas interdit de réfléchir non plus…

Au sujet de Samuel Paty, il serait judicieux de se demander s'il est légitime, dans une démocratie qui repose sur le triptyque : Liberté-Égalité-Fraternité, de demander à une partie des élèves de sa classe de sortir parce que le cours qu'il allait donner pourrait les choquer. Monsieur Paty savait donc, dès le départ, qu'il allait faire du mal. Ne serait-ce qu'à certains de ses élèves qui ne sont coupables de rien. Comment qualifier cette posture ? Liberté d’expression ou provocation inutile ? Ce débat de fond est noyé dans l'unanimisme de façade imposé par le rouleau compresseur médiatique qui nous empêche, même de penser.

En conséquence, au nom de quelle idée de l’honneur avez-vous décidé de porter monsieur Paty à la dignité de récipiendaire des insignes de l’ordre de la Légion d'Honneur française ? Pour un acte, au fond, indigne d'un enseignant digne de ce nom ? Chargé de porter les esprits de ses élèves à maturité,  pour les rendre aptes à vivre dans un monde multiracial et multiconfessionnel où chaque être a le droit inaliénable de vivre dans la paix, monsieur Paty est passé à côté de sa mission. Par-delà l’émotion, il faut aussi faire appel à la raison. Sans passion ni animosité. En toutes circonstances, la République doit rester équitable et équidistante. C'est cela son honneur.

Démission. Lorsque j'ai été décoré et porté à la dignité d’officier de l’ordre de la légion d'honneur française, j'en avais éprouvé une certaine fierté. Je m'honorais de rejoindre le cercle prestigieux de ceux dont la France célèbre le mérite en dépit des vicissitudes de l'Histoire. Et j'ai toujours arboré avec fierté la rosette au revers de mon veston comme un symbole de fraternité à réinventer, de liberté à célébrer et d’égalité à conquérir.

Francophone et francophile sur bien des aspects culturels et artistiques, je suis musulman, africain et noir. C'est de ce promontoire que je m'adresse à vous.

Aujourd’hui, je ne me sens pas honoré de partager le même ordre que Samuel Paty pour des raisons profondes et sacrées. La défense de l’honneur du Prophète Mouhammad (PSL) passe, pour moi, bien avant la simple vanité d'une distinction temporelle. Musulman, je répète plusieurs fois par jour l'attestation selon laquelle : « Il n'y a de Dieu Qu’Allah et Mouhammad est son Messager. » Cette conviction donne son sens à tous les actes posés, au quotidien et en toutes circonstances, par chaque musulman. Je devrais dire chacune de nos respirations, célèbre Allah et Son Messager ! Car nos regards de mortels scrutent l’horizon de la vie éternelle avec foi, certitude et confiance.

Nous ne vivons donc pas dans le même monde monsieur Macron !

Et nous sommes près de deux milliards d’êtres humains à nous tourner 5 fois par jour, au moins, dans la même direction (la Kaaba) pour affirmer notre soumission volontaire à l'Ordre divin qui nous a été transmis par le Prophète de l’Islam. De votre univers, vous nous prenez certainement pour des attardés ! Je ne vous dirai pas ce que nous pensons de vous. Car la tolérance religieuse est la marque de fabrique de la dernière religion révélée : l'Islam. Celle qui a confirmé toutes les révélations antérieures ! la Torah, l’évangile et le Coran ont jailli de la même source. Moise, Jésus et Mouhammad sont frères, Prophètes et envoyés du même Dieu : Allah ! Tels sont les principes fondateurs non négociables de l’Islam, religion de synthèse et de restauration de l'harmonie au sein de toute l’humanité.

Au nom de tout ce qui précède, et de tout ce que mon cœur contient d’inexprimable, je démissionne de l’ordre de la légion d’honneur française et tiens à la disposition de l’Ambassade de France à Dakar les insignes et l’attestation y afférents.

Pour l’honneur du Prophète Mouhammad !

(Paix et Grâces divines sur Lui et sa sainte famille)

Amadou Tidiane Wone, ancien ministre, ancien Ambassadeur

woneamadoutidiane@gmail.com

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PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SERIGNE SALIOU GUÈYE

SERIGNE SALIOU GUÈYE DE SENEPLUS | PUBLICATION 21/10/2020

DROIT AU BLASPHÈME, MON MESSAGE À MACRON

EXCLUSIF SENEPLUS - Quand on dispense un enseignement et que l’on est conscient qu’une partie de ses apprenants n’en est pas réceptive, il y a lieu de revoir le contenu de son message

Le vendredi 16 octobre dernier, vers 17h, un professeur d’histoire du nom de Samuel Paty a été décapité sur la voie publique non loin de son collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne. Il avait montré récemment à ses élèves des dessins faisant la satire de Mahomet (PSL) lors d’un cours sur la liberté d’expression. L’indécence de sa satire ne me permet pas d’entrer dans les détails choquants. Cet assassinat a soulevé l’ire et l’indignation de l’Etat français et de toutes les forces syndicales et organisations civiles. Le dimanche 18 octobre, les Français ont battu le pavé pour défendre la liberté d’expression qui est une valeur fondamentale de la République.

Le président Emmanuel Macron, lors de son discours prononcé le 4 septembre 2020 au Panthéon, pour la célébration des 150 ans de la République, donnait encore un blanc-seing aux insulteurs du prophète de l’Islam (PSL) à travers ces propos : « C’est la liberté de conscience, et en particulier la laïcité, ce régime unique au monde qui garantit la liberté de croire ou de ne pas croire, mais qui n’est pas séparable d’une liberté d’expression allant jusqu’au droit au blasphème. Et je le dis au moment où s’ouvre le procès des attentats de janvier 2015. Être Français, c’est défendre le droit de faire rire, la liberté de railler, de moquer, de caricaturer. » Le dictionnaire Larousse définit le blasphème comme une « parole ou un discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré ».

Et voilà qu’un professeur d’histoire, Samuel Paty, au nom de cette liberté de caricaturer, de blasphémer encouragé par Macron et d’autres libres penseurs français n’a pas trouvé autre support que les caricatures de Charlie Hebdo qui avait déjà causé la mort de 12 personnes en 2015. Pourtant, connaissant la sensibilité du sujet, il a demandé précautionneusement aux élèves musulmans de sortir quelques minutes pour ne pas être choqués. Donc il était conscient que ces photos indécentes sur le prophète de l’Islam (PSL) allaient heurter ces enfants qui n’ont pas encore atteint la majorité. En faisant sortir de sa classe les élèves musulmans, il a même violé ce principe de l’égalité républicaine parce qu’il a dispensé un cours à un groupe d’élèves en dispensant un autre de le suivre. Et les faire sortir, c’est les discriminer en montrant à leurs autres camarades de classe qu’ils ne partagent pas avec eux cette fraternité qui fait qu’une même classe ne peut pas recevoir un enseignement à géométrie variable. Selon la loi de programmation et d’orientation française, « l’école doit être l’école commune de tous les élèves, les accueillir tous ensemble sans distinction en assurant l’égalité des chances en permettant à chaque élève d’accéder aux savoirs et aux compétences indispensables pour poursuivre sa scolarité et construire son avenir. Par conséquent, l’école française doit être l’école commune de tous les élèves, les accueillir tous ensemble sans distinction. » Mais Samuel Paty, en décidant de faire sortir une partie des élèves pour ne pas les choquer, a fait preuve de distinction voire de séparation entre des élèves qui appartiennent à une même communauté éducative. Il a, par son geste, brisé le vivre-ensemble scolaire et c’est cela que les autorités françaises devaient condamner. Les principes de la fraternité s’apprennent plus par les expériences du vivre-ensemble que par les leçons de civisme ex-cathedra. Quand on dispense un enseignement et que l’on est conscient qu’une partie de ses apprenants n’en est pas réceptive, il y a lieu de revoir le contenu de son message blessant.

Alors, quelle est cette morale axiologique qui, au nom de la liberté d’expression, admet de manquer consciemment de respect à la croyance d’autrui ? L’amour que chaque musulman ressent pour son Prophète (PSL) est incommensurable. Ainsi, le défendre devient une obligation qui incombe à tout musulman et musulmane au même titre que de l’aimer et de suivre ses recommandations. S’en prendre à lui, c’est s’attaquer à ces deux milliards de personnes qui ne vivent que pour lui et qui sont prêtes à perdre leurs vies pour faire face à ses blasphémateurs. Cette dimension spirituelle élevée qui consiste à se détacher de sa vie avec félicité au nom de sa croyance religieuse est difficilement appréhensible chez un peuple qui a exclu Dieu et ses prophètes de sa matrice de croyances pour épouser la franc-maçonnerie, l’agnosticisme ou l’athéisme.

La religion chrétienne n’est pas pour autant épargnée par ces provocations blasphématoires. Ainsi, par ordonnance de référé en date du 23 octobre 1984, à la requête de l’association Saint-Pie X, le tribunal a interdit l’affiche du film Ave Maria qui blasphème la mère du Christ, la meilleure des femmes de l’humanité. Quand en 1988, le film américain « The last temptation of Christ » réalisé par Martin Scorsese est sorti sur les écrans en France, un groupe fondamentaliste catholique a incendié une salle du cinéma Espace Saint-Michel à Paris pour protester contre la projection du film blasphématoire. D'autres incendies seront perpétrés à la salle du Gaumont Opéra ainsi qu'à Besançon. Un attentat du même groupe causera le décès d'un spectateur. C’est donc montrer jusqu’où les adeptes de toute religion peuvent aller pour défendre ce qu’ils ont de plus cher.

En réaction à la mort du professeur d’histoire, Samuel Paty, le président Macron a déclaré ces propos irresponsables : « L'obscurantisme et la violence qui l'accompagnent ne gagneront pas. Tous et toutes, nous ferons bloc. Ils ne passeront pas. Ils ne nous diviseront pas. C'est ce qu'ils cherchent et nous devons nous tenir tous ensemble. » Dans le même sillage d’irresponsabilité, son Premier ministre Jean Castex a déclaré sur twitter que « leurs enseignants continueront à éveiller l'esprit critique des citoyens de la République, à les émanciper de tous les totalitarismes et de tous les obscurantismes ». Mais le chef de l’Etat français, son Premier ministre et tous les Français qui pensent comme eux doivent reconnaître que l’inconsciencieux professeur d’histoire a été le premier à semer la division au sein de cette communauté d’élèves en réservant exclusivement une partie de son enseignement aux élèves non-musulmans. Une telle attitude sectaire est condamnable chez tout enseignant. L’école de la République n’attise pas les discriminations, n’encourage pas la haine communautariste mais brise les cloisons des différences.

Parler d’obscurantisme et de violence en faisant référence à l’Islam, c’est ignorer littéralement les valeurs et fondements de cette religion dont le nom symbolise la paix et la lumière comme l’avait si bien déclaré l'ancien ministre français Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe (IMA), le 15 janvier 2015 lors d’un forum consacré au renouveau du monde arabe. Aujourd’hui, Macron vante l’Europe des Lumières athée, agnostique pour dénigrer ces peuples croyants encore engoncés dans l’obscurantisme des religions. Alors que cette Europe des Lumières est celle des catégorisations humaines fondées sur la théorie de la hiérarchie des races. Et cette théorie de la suprématie raciale jaugée à l’aune des progrès scientifiques fera le lit des deux guerres les plus meurtrières de l’humanité et jeté les bases du système d’exploitation de l’homme par l’homme appelé pudiquement colonialisme. Ces guerres inspirées par les progrès des Lumières feront plus de 80 millions de morts en l’espace de trois décennies. Si dans l'Europe des Lumières, des penseurs se sont levés pour dénoncer et combattre l'esclavage, c’était laisser la place à une idéologie d’exploitation plus intelligente et moins « inhumaine » qui théorisait que les Européens étaient dans l’obligation de « civiliser » le reste du monde. Alors, quoi de plus obscurantiste qu’un peuple qui, par sa puissance armée, prétend en dominer d’autres au nom d’une pseudo-mission civilisatrice ?

La liberté d’expression se heurte aussi à des notions de responsabilité collective. Il est facile pour des mécréants de percevoir des caricatures pornographiques comme de simples dessins humoristiques provocateurs. Guido Westerwelle le ministre allemand des Affaires étrangères entre 2009 et 2013 s’était prononcé dans une interview sur la publication en 2006 de caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo en affirmant que « la liberté signifiait aussi la responsabilité ».  Il ajoutait que « parfois la question n'est pas de savoir si on a le droit de faire quelque chose mais de savoir si on doit le faire. La liberté d'opinion ne signifie pas le droit d'insulter ceux qui ont une autre religion ou une autre opinion et de troubler ainsi sciemment la paix publique ». Malheureusement, cette société française où l’irréligion monte en flèche (70% ne se réclament d’aucune religion) ne comprend pas encore que la liberté d’expression n’est pas un imprimatur pour insulter la croyance d’autrui. D’ailleurs cette liberté de blasphémer sonne comme une exception française dans une Europe où plusieurs pays répriment toujours le délit en la matière. En Allemagne, le code pénal sanctionne « l’insulte aux croyances religieuses ». En Pologne, il interdit l’injure au sentiment religieux « par le recours à la calomnie publique d’un objet de croyance ». L’Italie, dans l’article 724 de son code pénal, punit « quiconque publiquement blasphème, avec des invectives ou des paroles outrageantes, contre la divinité ou les symboles vénérés dans la religion d’Etat ». Et la liste est loin d’être exhaustive.

Le Souverain pontife, Pape François estime que « la liberté d’expression ne doit pas servir de prétexte pour insulter la foi d’autrui et que chaque liberté s’arrête là où commence une autre, en l’occurrence la liberté de religion ». Et c’est malheureux que la société française devenue athée, agnostique, franc-maçonne ne soucie plus de la foi de ceux qui croient à Mahomet (PSL) ou au seigneur Jésus.

Les musulmans considèrent les moqueries, les caricatures et autres insultes contre le Prophète comme pires que des insultes qui seraient proférées envers leurs propres parents, leur famille, et même contre eux-mêmes. C’est pourquoi, ils insupportent et insupporteront toujours que Mahomet (PSL) qu’ils considèrent comme le meilleur des hommes soit moqué, caricaturé, insulté au nom d’une provocante liberté d’expression. Et ce, au prix d’ôter la vie à tout blasphémateur ou de perdre les siennes !

sgueye@seneplus.com

Charlie Hebdo: la France ne «va pas changer» son droit sur la liberté d’expression «parce qu’il choque ailleurs», réaffirme Emmanuel Macron

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Publié le lundi 16 Novembre 2020 à 07h21

Par Sudinfo avec AFP

Emmanuel Macron a regretté lundi la relative timidité du soutien international après les derniers attentats dans le pays, et réaffirmé que la France n’allait pas « changer » son droit sur la liberté d’expression « parce qu’il choque ailleurs ».

AFP

Dans un entretien publié par la revue en ligne Le Grand Continent, le président français relève que, « il y a cinq ans, quand on a tué ceux qui faisaient des caricatures (dans l’hebdomadaire Charlie Hebdo, NDLR), le monde entier défilait à Paris et défendait ces droits ».

« Là, nous avons eu un professeur égorgé, plusieurs personnes égorgées. Beaucoup de condoléances ont été pudiques », souligne-t-il, en faisant référence à la mort du professeur Samuel Paty le 16 octobre et de trois personnes à Nice le 29.

« Et, poursuit-il, on a eu, de manière structurée, des dirigeants politiques et religieux d’une partie du monde musulman – qui a toutefois intimidé l’autre, je suis obligé de le reconnaître – disant : ’ils n’ont qu’à changer leur droit’. Ceci me choque (…) Je suis pour le respect des cultures, des civilisations, mais je ne vais pas changer mon droit parce qu’il choque ailleurs ».

Il fait référence aux appels à manifester lancés dans plusieurs pays musulmans après ses propos défendant le droit à la caricature prononcés au cours de l’hommage national à Samuel Paty.

Pour Emmanuel Macron, « c’est précisément parce que la haine est interdite dans nos valeurs européennes, que la dignité de la personne humaine prévaut sur le reste, que je peux vous choquer, parce que vous pouvez me choquer en retour. Nous pouvons en débattre et nous disputer parce que nous n’en viendrons jamais aux mains puisque c’est interdit et que la dignité humaine est supérieure à tout ».

Mais « nous sommes en train d’accepter que des dirigeants, des chefs religieux, mettent un système d’équivalence entre ce qui choque et une représentation, et la mort d’un homme et le fait terroriste – ils l’ont fait –, et que nous soyons suffisamment intimidés pour ne pas oser condamner cela », poursuit-il.

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« Ne nous laissons pas enfermer dans le camp de ceux qui ne respecteraient pas les différences. C’est un faux procès et une manipulation de l’Histoire », réagit Emmanuel Macron. De ce fait, « le combat de notre génération en Europe, ce sera un combat pour nos libertés. Parce qu’elles sont en train de basculer », avertit-il dans ce long entretien accordé à la revue éditée par le Groupe d’études géopolitiques, une association indépendante domiciliée à l’École normale supérieure (ENS).


International

Ségolène Royal: “Certaines caricatures de Mahomet sont insultantes”

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Par: 7sur7.be | 16 novembre, 2020 à 11:11:05 |

Segolene Royal

Ségolène Royal, ancienne candidate socialiste à la présidence de la République française et ex-ministre, a évoqué le débat, sensible, de la liberté d’expression en France.

Après l’assassinat de Samuel Paty, décapité en octobre par un jeune islamiste parce qu’il avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves, le président Emmanuel Macron a réaffirmé le droit à la liberté d'expression en France, pays laïc, et notamment le droit au blasphème. Lors des obsèques du professeur, le président a déclaré qu’il allait “continuer avec les caricatures.

Une phrase qui a fait tiquer Ségolène Royal, invitée ce lundi matin sur CNEWS. “Je pense qu’il a fait une erreur", explique la socialiste au sujet de cette phrase d’Emmanuel Macron. “Il continue avec la liberté d’expression, pas avec les caricatures qui blessent des millions de personnes à travers le monde”, recadre-t-elle. “Il faut faire très attention à ne pas déraper, à ne pas franchir la ligne du droit et des devoirs de la personne humaine. Et toute liberté d'expression, dans le droit français, est limitée par l’interdiction de l’injure publique ou de la mise en danger d’autrui”, rappelle l’ancienne ministre.

“On a une devise française: liberté, égalité, fraternité. Donc la liberté oui, mais la liberté ce n’est pas le droit de faire n’importe quoi (...) Il y a des droits et des devoirs. Et les devoirs installés par la République c’est la fraternité qui vient rééquilibrer la liberté”, insiste Ségolène Royal. “C’est quoi la fraternité ? C’est l’interdiction de choquer, d’humilier, d’insulter. C’est la prise en considération de la souffrance des autres pour pouvoir rectifier un certain nombre de choses. Et la liberté, ce n’est pas le droit de dire n’importe quoi, n’importe comment”, poursuit-elle.

“Je ne suis pas pour l’interdiction des caricatures mais je ne suis pas pour cautionner et dire que les caricatures, c’est bien. Je pense que certaines caricatures de Mahomet sont insultantes. Toutes les caricatures pornographiques, je comprends que certains se sentent insultés par cela y compris des musulmans qui ne sont ni intégristes, ni radicaux”, conclut Ségolène Royal.

Liberté d'expression : Ségolène Royal critiquée après avoir inventé «l'interdiction de choquer»

Ségolène Royal, alors ministre de l'Écologie, lors de l'hommage au policier Xavier Jugelé, le 25 avril à la préfecture de Police de Paris.

Ségolène Royal, alors ministre de l'Écologie, lors de l'hommage au policier Xavier Jugelé, le 25 avril à la préfecture de Police de Paris.

Par: lefigaro.fr - Seneweb.com | 16 novembre, 2020 à 15:11:02 | Lu 637 Fois | 3 Commentaires

En posant à la liberté de caricature une «limite» inexistante dans le droit, l'ex-ministre socialiste a indigné lundi une partie de la classe politique.

L'«interdiction de choquer», nouvel obstacle à la liberté d'expression ? Ségolène Royal a été critiquée par de nombreux responsables politiques, lundi, pour avoir défendu cette «limite» pourtant absente du droit français. «La liberté, oui», a d'abord insisté sur CNews l'ex-ministre socialiste de l'Écologie. «Mais la liberté n'est pas le droit de faire n'importe quoi. (...) Il y a des droits et des devoirs», parmi lesquels «la fraternité», a-t-elle poursuivi, avant d'en donner sa définition. «C'est quoi, la fraternité ? C'est l'interdiction de choquer, d'humilier, c'est la prise en considération de la souffrance des autres».

Selon l'ex-candidate à la présidentielle de 2007, «certaines» caricatures de Mahomet publiées par l'hebdomadaire Charlie Hebdo, en particulier les «caricatures pornographiques», sont «insultantes». «Je ne suis pas pour l'interdiction des caricatures», mais «je comprends que certains se sentent insultés, y compris des musulmans qui ne sont absolument pas intégristes, ni radicaux», a-t-elle souligné. «Ils (en) ont le droit, c'est leur liberté».

Droit très protégé en France

Ce plaidoyer en faveur d'un usage prudent de la liberté d'expression tranche avec la très protectrice législation française, qui punit les abus comme l'injure, la diffamation ou l'incitation à la haine et à la discrimination, mais pas l'«interdiction de choquer». Il a provoqué de vives réactions dans la classe politique. «Nous ne souffrons plus vos petits arrangements avec la liberté d'expression», a répliqué sur Twitter Olivia Grégoire, secrétaire d'État chargé de l'Économie sociale.

«Ségolène (Royal) crée le délit de blasphème et oublie accessoirement que l'équilibre, aujourd'hui, c'est celui entre des crayons et des kalachnikovs ou des décapitations», a renchéri le président du Parti radical de gauche, Guillaume Lacroix. Au sein de la direction des Républicains (LR), Lydia Guirous voit dans ces propos une «illustration de la lâcheté, sous couvert de "mesure" et de "fraternité"».

«Liberté de blasphémer»

Le débat sur la liberté d'expression a été relancé après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty, tué par un islamiste le 16 octobre devant son collège de Conflans-Saint-Honorine (Yvelines), après avoir montré, lors d'un cours sur la liberté d'expression, des caricatures du prophète Mahomet publiées dans Charlie Hebdo.

Le président Emmanuel Macron avait alors défendu «la liberté de blasphémer» en France, provoquant une poussée de fièvre anti-française dans le monde arabo-musulman, et même la retenue du premier ministre canadien Justin Trudeau. La France «ne va pas changer» son droit «parce qu'il choque ailleurs», a réaffirmé le chef de l'État dans un entretien à la revue Le Grand continent, paru lundi. Dans la classe politique française, quelques rares voix ont émis des réserves à ce droit, à l'image du chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, qui a appelé à une «forme de respect» dans les caricatures.

Un cas tranché par la justice en 2007

En 2007, lors du «procès des caricatures» de Mahomet, le tribunal de grande instance de Paris avait reconnu le «caractère choquant voire blessant», «pour la sensibilité des musulmans», du dessin publié l'année précédente par Charlie Hebdo, représentant le prophète Mahomet coiffé d'un turban cachant une bombe. Mais les juges avaient estimé que «les limites admissibles de la liberté d’expression» n'avaient pas été «dépassées», ne notant aucune «volonté délibérée d'offenser directement et gratuitement l'ensemble des musulmans».

«Le dessin litigieux (participe) au débat public d'intérêt général», avaient-ils conclu. Attaqué par des associations musulmanes, l'hebdomadaire satirique n'avait pas été condamné. Il a republié début septembre ces caricatures, avant l'ouverture du procès de l'attentat qui a fait 12 victimes dans sa rédaction en janvier 2015.

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